USA: la Fed doit «résister à la tentation» de baisser ses taux prématurément, selon Mary Daly

AWP

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«Nous pouvons adopter une approche plus graduelle. Mais cela ne veut pas dire lente, cela ne veut pas dire faible», déclare la présidente de la Fed de San Francisco.

La banque centrale américaine (Fed) doit «résister à la tentation d’agir rapidement lorsque la patience est nécessaire», a dit vendredi une de ses responsables, mettant ainsi à son tour en garde contre le risque lié à un démarrage prématuré de la baisse des taux.

«Nous devons résister à la tentation d’agir rapidement lorsque la patience est nécessaire et être prêts à réagir avec agilité à mesure que l’économie évolue», a déclaré Mary Daly, présidente de la Fed de San Francisco, lors d’une discours à Washington.

De nombreux responsables de la Fed ont averti ces dernières semaines que commencer trop tôt à assouplir leur politique monétaire pourrait provoquer un rebond de l’inflation.

«Nous pouvons adopter une approche plus graduelle. Mais cela ne veut pas dire lente, cela ne veut pas dire faible», a souligné Mary Daly: «cela signifie simplement ne pas agir brusquement et de manière urgente lorsque vous êtes confrontés à beaucoup d’incertitude et que la politique est déjà très bien positionnée».

Elle a prévenu que la baisse des taux serait plus lente que ne l’a été leur hausse: «je m’attends à ce que, dans un monde si incertain, nous n’ayons pas le même cycle d’assouplissement que celui de resserrement (...) qui a été rapide, l’un des plus rapides de l’histoire».

Mary Daly a ainsi salué les progrès effectués sur le front de l’inflation, mais a précisé que «le progrès n’est pas la victoire».

«Le plus frappant est peut-être la confiance dont font preuve les ménages, les entreprises et les marchés dans la poursuite des progrès en matière d’inflation», a-t-elle commenté.

Mais il faut aussi veiller à ne pas attendre trop longtemps, a-t-elle souligné: «le ralentissement des progrès en matière d’inflation n’est pas le seul risque auquel nous sommes confrontés. De l’autre côté (...), le marché du travail pourrait faiblir», bien que ça ne soit pas le cas «pour le moment».

«Le défi auquel nous sommes toujours confrontés est que le marché du travail est bon jusqu’à ce qu’il ne le soit plus», a-t-elle dit.

La Réserve fédérale, après avoir relevé ses taux à leur plus haut niveau depuis plus de 20 ans pour juguler la forte inflation, prévoit désormais de commencer à les abaisser dans les prochains mois.

Son président Jerome Powell a à plusieurs reprises jugé peu probable que le comité de politique monétaire ait atteint d’ici là un niveau de confiance suffisant dans la trajectoire de l’inflation, pour qu’une première baisse soit décidée dès la prochaine réunion, en mars.

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