USA: la Fed devrait baisser ses taux à l’avenir à un rythme plus lent, selon John Williams

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Le président de la Fed de New York avertit qu’il reste du chemin à parcourir pour revenir à 2% d’inflation de manière durable.

Il était nécessaire pour la banque centrale américaine (Fed) de baisser fortement ses taux en septembre, d’un demi-point, mais les prochaines coupes ne suivront pas nécessairement ce rythme, selon le président de la Fed de New York, John Williams.

La politique de la Fed était «restrictive», par conséquent «il était logique de procéder à ce recalibrage, mais je ne considère pas que cela soit la règle sur la manière dont nous agirons à l’avenir», a déclaré ce responsable dans une interview publiée mardi par le Financial Times.

La Fed a abaissé ses taux le 18 septembre, pour la première fois depuis 2020. Ceux-ci se trouvent désormais dans la fourchette de 4,75 à 5,00%.

Elle a choisi de les baisser d’un demi-point de pourcentage directement, plutôt que d’un quart de point seulement, pour éviter de voir le marché de l’emploi se dégrader trop fortement.

Deux baisses supplémentaires d’un quart de point sont anticipées d’ici fin 2024, soit un demi-point supplémentaire de moins au total.

«Je ne veux pas voir l’économie faiblir», a souligné John Williams. «Le recalibrage de la politique nous prépare très bien à atteindre ces deux objectifs: l’inflation revenant à 2% et la poursuite de la croissance de l’économie», a-t-il estimé.

Il a cependant averti qu’il reste «du chemin à parcourir pour revenir à 2% (d’inflation) de manière durable».

L’inflation a fortement baissé aux Etats-Unis depuis son pic de 2022. Elle est tombée en août à 2,2%, selon l’indice PCE, privilégié par la Fed.

Quant au marché de l’emploi, sa vigueur a surpris en septembre, avec un taux de chômage en baisse à 4,1%, et des créations d’emplois bien supérieures aux attentes.

«C’est une économie qui continue de croître. Le marché du travail se porte très bien», a salué John Williams. La situation s’est détendue par rapport à ce qu’elle était ces dernières années et il s’agit désormais «d’un marché du travail solide mais très équilibré», a-t-il relevé.

Selon lui, plusieurs facteurs pourraient plaider pour conserver des taux plus élevés que le niveau considéré comme neutre - c’est-à-dire qui ne stimule ni ne ralentit l’activité économique.

«Le premier est que l’inflation est toujours supérieure à 2%», a-t-il dit. Et avec les restes des aides apportées par le gouvernement pendant la crise du Covid, «il semble qu’il y ait toujours un effet du soutien budgétaire apporté pendant la pandémie».

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