USA: les créations d’emplois pulvérisent les attentes, léger recul du chômage

AWP/AFP

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En septembre, 254’000 emplois ont été créés, secteur privé et public confondus, contre 159’000 postes en août, et seulement 135'000 attendus par les analystes.

Le marché de l’emploi aux Etats-Unis semble toujours aussi solide: le taux de chômage continue à reculer en septembre sur un mois, bien aidé par des créations d’emplois très supérieures aux attentes, à un peu plus d’un mois des présidentielles américaines.

Le mois dernier, le taux de chômage est revenu à 4,1%, une décrue légère par rapport au mois d’août (4,2%) mais qui vient confirmer la tendance de cet été, avec un chômage qui se rapproche doucement des 4% après avoir grimpé sur le premier semestre.

La baisse de septembre s’explique, selon les données publiées vendredi par le département du Travail, par une forte hausse des créations d’emplois, que les analystes voyaient plutôt continuer à ralentir.

Ainsi 254'000 emplois ont été créé en septembre, tant dans le secteur public que dans le privé, contre 159'000 le mois d’août, chiffre qui a été révisé à la hausse.

Le département du Travail a également révisé en hausse ceux des mois précédents.

Une surprise pour les analystes qui s’attendaient à 135'000 emplois créés, selon le consensus publié par briefing.com.

Le président américain Joe Biden s’est félicité de cette «bonne nouvelle pour les travailleurs américains et leurs familles».

«Nous avons créé 16 millions d’emplois, maintenu le chômage à un niveau faible et les salaires progressent plus rapidement que les prix», a ajouté le président Biden, qui quittera la Maison blanche le 20 janvier.

Les chiffres de septembre prennent en compte l’impact de l’ouragan Francine, qui a touché le sud de la Louisiane mais dont l’impact sur l’emploi dans l’Etat a été au final limité.

Il n’inclut en revanche pas les conséquences économiques et sociales de l’ouragan Hélène, qui a dévasté la côte sud-est des Etats-Unis, de la Floride à la Virginie, à la fin du mois.

Concentré sur quelques secteurs

Ces chiffres «viennent confirmer les propos du président de la Réserve fédérale (Fed): l’économie se porte bien, elle crée toujours des emplois et ne montre aucun signe de contraction», ont estimé dans une note les économistes de HFE.

Si le chômage est en baisse sur un mois, il est toutefois en hausse sensible par rapport au mois de septembre 2023, de 0,3 point de pourcentage, souligne le département du Travail, ce qui représente 500'000 demandeurs d’emploi supplémentaires.

Le marché de l’emploi américain semble par ailleurs globalement être revenu à son niveau d’avant la pandémie de Covid-19, avec un taux de participation qui reste inchangé depuis trois mois, à 62,7% de la population en âge de travailler et un nombre de salariés en temps partiel également stable, à 4,6 millions.

«A tous les niveaux», les chiffres de septembre «montre un marché de l’emploi plus solide qu’envisagé», a confirmé de son côté le chef économiste de MBA SVP, Mike Fratantoni, «mais la croissance s’est concentrée sur quelques secteurs, tels que les bars et la restauration, qui risquent de souffrir si les consommateurs continuent de réduire les dépenses non essentielles».

Dans le détail, l’emploi dans le secteur de la restauration et des bars a en effet le plus progressé, de 69'000 emplois, ce qui est très supérieur à la moyenne mensuelle sur les douze derniers mois (14'000).

Le secteur de la santé est également en progression, moins cependant que sa moyenne mensuelle des douze derniers mois, ce qui rejoint la tendance également observée pour les emplois publics.

En revanche, des secteurs, industriels ou dans l’extraction de matières premières, le commerce ou le transport, n’ont pas connu de variation majeure le mois dernier.

Du côté des rémunérations, le salaire horaire a progressé de 0,4% sur un mois, 4% sur un an, dans le secteur privé.

La bonne tenue du marché de l’emploi, que la Fed estime désormais surveiller autant que le niveau de l’inflation, éloigne la possibilité d’une intervention d’urgence de cette dernière. La banque centrale américaine a pour la première fois depuis 2020 réduit ses taux en septembre, frappant fort avec une baisse d’un demi-point.

Les marchés s’attendent à une nouvelle baisse, lors de la prochaine réunion du Comité de politique monétaire de la Fed, début novembre, qui devrait être de l’ordre de 0,25 point de pourcentage cette fois.

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