USA: la dérégulation bancaire a peut-être «été trop loin», selon Yellen

AWP

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Dans une attaque à peine voilée contre l’ancien président Donald Trump, la secrétaire américaine au Trésor juge urgent de «finaliser les réformes» post-crise financière de 2008-2009.

La dérégulation du secteur bancaire a peut-être «été trop loin», selon la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, dans une attaque à peine voilée à l’ancien président Donald Trump, et jugeant urgent de «finaliser les réformes» post-crise financière de 2008-2009.

Les difficultés que connaît le secteur bancaire depuis plusieurs semaines «rappellent l’urgence d’achever les travaux inachevés», dira la ministre de l’Economie et des Finances de Joe Biden devant les économistes du NABE (national association for business economics) jeudi, selon son discours publié plus tôt dans la journée.

Elle devrait ainsi évoquer la nécessité de «finaliser les réformes post-crise, se demander si la dérégulation n’est pas allée trop loin et réparer les fissures du périmètre réglementaire révélées par les chocs récents».

La loi Dodd-Frank avait été votée après la crise financière de 2008-2009 pour mieux encadrer l’activité des grandes institutions bancaires américaines, mais détricotée en 2018 par l’ancien président républicain Donald Trump.

Elle avait notamment «imposé des réformes importantes visant à garantir que ces institutions pourraient mieux absorber les pertes et répondre aux demandes de crédit et de liquidités des clients. Mais les faillites de deux banques régionales ce mois-ci démontrent que notre affaire est inachevée», selon la ministre.

«Les exigences réglementaires ont été assouplies ces dernières années. Je pense qu’il convient d’évaluer l’impact de ces décisions de déréglementation et de prendre les mesures nécessaires en conséquence», dira-t-elle.

Elle devrait évoquer «l’éternel débat sur le rôle approprié du gouvernement dans la réglementation du secteur financier. Les vagues de réglementation financière ont souvent été suivies d’efforts concertés de déréglementation, fondés sur la conviction que la réglementation est inefficace et étouffe l’innovation financière et la croissance économique».

Mais pour elle, «notre prospérité dépend des efforts déployés pour préserver la stabilité financière avant qu’une crise ne se produise, tout comme la mise en oeuvre d’un code de prévention des incendies rigoureux peut empêcher un incendie de se déclarer».

Mais le chantier doit également être élargi, selon Janet Yellen, qui juge nécessaire de s’»attaquer à de nouveaux domaines de risque».

«Nous devons également remédier aux vulnérabilités du secteur non bancaire», détaillera-t-elle, en référence à ces «sociétés financières qui exercent des fonctions bancaires traditionnelles, mais qui sont en dehors des institutions de dépôt ou qui ne sont que faiblement liées à celles-ci», et ont «considérablement cru au cours des dernières décennies».

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