Reconnaissant la «véritable pression» subie par les ménages américains, Joe Biden a assuré qu’il y avait «aussi des signes montrant que nous allons surmonter ce défi».
L’inflation continue de battre des records aux Etats-Unis et a enregistré une nouvelle accélération en janvier, une véritable pression pour les ménages, a reconnu Joe Biden, qui tente d’éteindre l’incendie et a assuré que le pays allait surmonter cette difficulté.
Les prix à la consommation ont augmenté de 7,5% en janvier sur un an, selon l’indice des prix à la consommation (CPI) publié jeudi par le département du Travail.
C’est plus que les 7% enregistrés pour l’année 2021. Il faut désormais remonter à février 1982 pour retrouver une inflation annuelle aussi forte.
Reconnaissant la «véritable pression» subie par les ménages américains, Joe Biden, pour qui la flambée des prix est un handicap politique majeur, a assuré dans un communiqué qu’il y avait «aussi des signes montrant que nous allons surmonter ce défi».
«Les prix alimentaires sont en hausse, nous travaillons pour les faire baisser», a expliqué le président démocrate, lors d’un discours sur les soins de santé, à Culpeper (Virginie), promettant également de «travailler comme un fou pour faire baisser les prix de l’essence».
Il en a profité pour vanter de nouveau les mérites de son plan d’investissement Build Back Better, paralysé au Congrès. Ces dépenses doivent, selon lui, faire diminuer la pression sur les prix mais l’opposition républicaine et certains démocrates craignent que cela alimente encore la hausse des prix.
«La garde d’enfants représente un coût pour des millions de familles. Vous devez toujours payer le prix de vos médicaments sur ordonnance, (...) les soins de santé. Vous voulez faire baisser le coût de la vie des gens ? Aidez-les dans ces domaines», a plaidé Joe Biden.
La Maison Blanche avait préparé les esprits mercredi à de tels chiffres, d’autant que la situation ne devrait pas s’atténuer avant quelques mois.
Presque tous les secteurs sont concernés, du fioul domestique aux voitures d’occasion, en passant par les meubles de cuisine et de salle à manger, mais aussi les services, pourtant boudés avec le Covid-19, comme les évènements sportifs ou les hôtels et locations de vacances.
Même l’incontournable beurre de cacahuète coûte désormais beaucoup plus cher.
Sur un mois cependant, en janvier par rapport à décembre, l’inflation est stable, à 0,6%.
Les prix flambent depuis un an, en raison d’une série de facteurs liés à la pandémie, dont des problèmes sur les chaînes d’approvisionnement, des pénuries de composants et de main d’oeuvre.
L’opposition républicaine ainsi que des économistes estiment que c’est une conséquence directe du gigantesque plan d’urgence de 1.900 milliards de dollars que Joe Biden avait fait voter l’an passé au Congrès.
«Les Américains paient plus et gagnent moins à cause du programme raté de Joe Biden. Biden a menti - son inflation n’est pas +temporaire+», a dénoncé le parti républicain dans un communiqué.
Cette inflation est un «phénomène mondial», avait répété mercredi le conseiller économique de Joe Biden, Brian Deese, qui soutient qu’elle va se modérer quand les dépenses des consommateurs vont se réorienter vers les services plutôt que les biens.
L’administration Biden et la banque centrale américaine (Fed) ont en effet assuré pendant des mois que le mouvement ne serait que temporaire.
Désormais, pour tenter de ralentir l’inflation, la Maison Blanche multiplie les annonces. Le but : permettre aux produits d’arriver plus vite dans les foyers et entreprises américains et faire baisser la pression sur les prix.
Après des mesures pour accélérer le déchargement des bateaux dans les ports avant Noël, elle veut recruter plus de chauffeurs routiers, et, à plus long terme, rapatrier aux États-Unis la production de composants essentiels comme les semi-conducteurs.
La Fed de son côté peut agir sur l’autre origine de cette hausse des prix : la forte demande de la part des consommateurs et des entreprises. Le moyen le plus efficace à sa disposition est de relever les taux directeurs car cela renchérit le coût des crédits accordés par les banques commerciales.
Les taux directeurs de la Fed, après avoir passé deux années dans une fourchette de 0% à 0,25%, devraient donc être relevés lors de la prochaine réunion du comité monétaire, mi-mars.
«La priorité absolue de la Fed est de maîtriser l’inflation», souligne Kathy Bostjancic, économiste pour Oxford Economics.
Selon elle, ces chiffres ouvrent la porte à «une hausse des taux de 50 points de base» en mars (0,5 point de pourcentage), et non de 25 points seulement, comme l’anticipait la Fed jusqu’à présent.