L’indice de la fédération professionnelle ISM s’établit à 47,1%, contre 46,3% le mois précédent. Les analystes tablaient sur une amélioration à seulement 46,8%.
L’activité de l’industrie manufacturière américaine est repartie à la hausse au mois d’avril, après cinq mois de baisse, à un niveau supérieur aux attentes, selon les données publiées lundi par la fédération professionnelle ISM.
L’indice s’est établi à 47,1%, contre 46,3% le mois précédent, selon l’enquête réalisée, se maintenant cependant sous le seuil de 50% en-deçà duquel l’activité se contracte.
Il s’agit d’ailleurs désormais du cinquième mois consécutif de contraction de l’économie américaine, a précisé ISM dans son communiqué, après 30 mois d’expansion.
Il est en revanche supérieur aux attentes des analystes, qui tablaient plutôt sur une hausse moins marquée, à 46,8% selon le consensus publié par Briefing.com.
«L’activité du secteur industriel américain continue de se contracter mais cette contraction ralentit. Cela reflète le fait que les industriels cherchent à la fois à mieux répondre à la demande du premier semestre et à préparer la reprise à partir de la fin de l’été ou début de l’automne», a déclaré Timothy Fiore, le responsable de l’enquête, cité dans le communiqué.
«L’industrie doit faire face à une demande plus faible en bien et à des coûts d’emprunt plus élevés», du fait des taux désormais élevés de la Réserve fédérale (Fed) afin de lutter contre l’inflation», a souligné pour sa part Rubeela Farooqi, chef économiste de HFE, dans une note.
Certes, le secteur «peut profiter des investissements de relocalisation» mais un «un nouveau resserrement des conditions de crédit sera un obstacle supplémentaire», a-t-elle ajouté.
L’inflation poursuit son ralentissement aux Etats-Unis, pour atteindre 4,2% en mars selon l’indice PCE, qui est celui pris en compte par la Fed. Mais cela reste trop éloigné de sa cible de 2%, d’autant que l’inflation sous-jacente, c’est-à-dire hors prix de l’énergie et de l’alimentation, est désormais supérieure à l’inflation générale, signe qu’elle pourrait être en train de s’ancrer.
Autre signe de cette inflation persistance, le sous-indice des prix calculé par l’ISM ressort en forte hausse, passant en un mois de 49,2% à 53,2%.
Le comité de politique monétaire de la Fed doit se réunir mardi et mercredi afin de décider si l’institution poursuit, ou non, la hausse de ses taux, désormais compris entre 4,75 et 5%.
Le marché anticipe très largement une nouvelle hausse de 0,25 point de pourcentage, malgré les nombreux signes de ralentissement de l’économie américaine et les turbulences observées sur le secteur bancaire, avec une nouvelle faillite bancaire ce week-end, la quatrième depuis mi-mars.