USA: l’économie attend toujours des aides, la confusion règne

AWP

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La Maison Blanche fait une nouvelle proposition alors que deux autres offres étaient déjà sur la table des discussions.

L’incertitude et la confusion planaient mercredi sur l’avenir d’un plan de relance de l’économie américaine comprenant des aides pour les plus vulnérables, après une nouvelle proposition de la Maison Blanche alors que deux autres offres étaient déjà sur la table des discussions.

Cette nouvelle offre, qui a été peu détaillée mardi soir lors de son annonce, comprend l’envoi de chèques directs aux Américains les plus vulnérables, a assuré le chef des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy.

Un chèque de 600 dollars par adulte et par enfant leur sera envoyé, a-t-il indiqué dans un entretien à l’agence Bloomberg publié mercredi.

Près de 60 élus démocrates de la Chambre des représentants ont par ailleurs envoyé mercredi un courrier aux responsables démocrates et républicains des deux chambres du Congrès, insistant sur l’impérieuse nécessité d’inclure dans le plan de relance l’envoi de chèques, comme ce fut le cas au printemps.

«Ces paiements en espèces ont été l’une des principales raisons pour lesquelles le taux de pauvreté a chuté au cours des premiers mois de la pandémie, avant de recommencer à augmenter alors que l’aide budgétaire a été épuisée ou est sur le point d’expirer», plaident ces élus.

L’administration Trump a en effet présenté mardi, par la voix du secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, une nouvelle proposition pour un plan d’aide à l’économie américaine.

Son montant, 916 milliards de dollars, est un peu plus élevé que les 908 milliards de dollars proposés récemment par un petit groupe de parlementaires démocrates et républicains, et qui servaient de base aux négociations.

Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, avait, lui, de nouveau plaidé en faveur d’un plan plus ciblé, d’environ 500 milliards de dollars.

Outre des chèques aux ménages, la proposition faite par M. Mnuchin inclut les deux sujets qui font consensus entre les républicains et les démocrates, a précisé Kevin McCarthy: des prêts aux petites entreprises et des mesures pour étendre la durée pendant laquelle les chômeurs pourront être indemnisés et étendre l’assurance-chômage, notamment aux travailleurs indépendants qui n’y ont habituellement pas droit.

Désaccords persistants

La Maison Blanche, espérant pouvoir débloquer une situation enlisée depuis des mois et mettre d’accord les parlementaires démocrates et républicains, a également inclus les deux principaux points de désaccord.

Il s’agit de la protection juridique des entreprises, mais aussi universités et écoles, contre d’éventuelles poursuites, notamment en cas de contamination au COVID-19 d’un employé ou d’un élève. Ce point est défendu par les républicains, alors que les démocrates, eux, réclament une aide aux Etats et aux collectivités locales.

Mais les responsables démocrates du Congrès, Nancy Pelosi à la Chambre des représentants et Chuck Schumer au Sénat, ont balayé cette proposition qui, selon eux, «commence par réduire l’offre d’indemnisation du chômage actuellement discutée par les membres de la Chambre et du Sénat de 180 milliards de dollars à 40 milliards».

«C’est inacceptable», ont-ils déploré mardi soir.

Mitch McConnell, consulté par la Maison Blanche avant l’officialisation de la nouvelle offre, n’a pas encore complètement embrassé cette dernière.

M. McConnell, qui plaide depuis plusieurs semaines en faveur d’un plan de relance plus ciblé de 500 milliards de dollars, continue d’accuser les démocrates de bloquer l’adoption d’un plan vital pour des millions d’Américains.

Le Congrès pourrait avoir à se prononcer dès mercredi sur un plan d’aide devenu plus urgent que jamais, mais il est difficile de savoir pour le moment quelle proposition sera mise au vote.

Les aides accordées aux chômeurs dans le cadre du gigantesque plan de relance de 2’200 milliards de dollars adopté au printemps expirent au lendemain de Noël et les expulsions locatives seront de nouveau autorisées, alors que des millions d’Américains sont désormais incapables de payer leur loyer, faute de revenus suffisants.

Après cinq mois sans résultat, les négociations avaient récemment repris. Le président élu Joe Biden avait lui-même insisté sur l’urgence, évoquant un simple «acompte», avant un vaste plan de relance qui pourrait être présenté rapidement après son investiture le 20 janvier.

Les principales mesures du premier plan de relance américain
Le Congrès américain est de nouveau en train de discuter d’un plan de relance de l’économie affectée par la pandémie. Fin mars, il avait rapidement adopté un premier programme d’un montant historique de 2’200 milliards de dollars.
Ce soutien comprenait des mesures notamment pour les entreprises, les ménages, les collectivités locales et hôpitaux. En voici le détail.
Entreprises
Pour les petites entreprises, le paquet d’aides prévoyait 377 milliards de dollars, dont 350 milliards de prêts «sans frais», et transformables en subventions si principalement utilisés pour payer les salaires, ainsi qu’un allègement des dettes existantes.
Pour les grosses entreprises, environ 500 milliards de prêts et d’aides ont été accordés, avec un contrôleur général chargé d’en surveiller l’usage.
Environ 25 milliards de dollars ont été alloués aux compagnies aériennes, 4 milliards de dollars aux compagnies de fret aérien et 3 milliards de dollars aux entrepreneurs pour payer les salaires. A ceci s’ajoutaient 25 milliards de dollars de prêts et de garanties de prêts aux compagnies aériennes et de 4 milliards de dollars au fret aérien.
Ménages
Des chèques avaient été envoyés aux ménages sous condition de revenus, d’un montant maximum de 1’200 dollars par adulte et 500 dollars par enfant.
Autre point fort, les droits au chômage avaient été étendus à des travailleurs qui n’y ont habituellement pas droit, comme les indépendants et ceux de la ‘gig économie’ (économie à la tâche).
La durée de versement des allocations avait été prolongée de 13 semaines - le chômage étant, normalement, versé pendant 3 à 6 mois selon les Etats.
Une somme supplémentaire de 600 dollars par semaine a également été versée à tous les chômeurs pendant quatre mois.
Collectivités locales et hôpitaux
Un fonds de 150 milliards de dollars avait été créé pour permettre aux Etats et autres collectivités locales de continuer à financer les services publics et combattre la pandémie.
Les hôpitaux avaient quant à eux été dotés de 100 milliards de dollars pour faire face à l’afflux de malades et s’équiper en respirateurs et autres matériels.
Quelque 27 milliards de dollars avaient été injectés pour financer la recherche sur les vaccins et traitements du COVID-19.

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