Le président de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell a déclaré mardi qu’il «ne pens[ait] pas» que les équipes d’Elon Musk, chargé par le président Donald Trump d’un chamboule-tout à Washington, aient tenté d’accéder aux systèmes de son institution.
Nommé par le chef de l’Etat à la tête d’une commission pour l’efficacité gouvernementale, le «Department of government efficiency» (DOGE), le milliardaire Elon Musk bouleverse depuis quelques semaines l’appareil fédéral au nom d’un meilleur usage des deniers publics.
Ses équipes ont notamment eu accès au très sensible système de paiements du Ministère américain de l’économie.
Lors de son audition semestrielle devant les sénateurs américains, le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, s’est vu demander si Elon Musk ou certains de ses collaborateurs avaient «tenté d’accéder aux informations et aux systèmes protégés» de la Fed, théoriquement indépendante du gouvernement.
«Je ne pense pas», a répondu M. Powell, avant d’assurer qu’il préviendrait les parlementaires si la situation évoluait. Un peu plus tôt, la sénatrice démocrate Elizabeth Warren avait estimé que le patron de SpaceX et Tesla était devenu de fait «coprésident» de Donald Trump.
Organe de protection des clients
Le nouvel exécutif a notamment suspendu toutes les activités d’un organe fédéral de protection des clients des banques, le CFPB, créé après la grande crise financière de 2008.
«Si le CFPB n’est pas là pour vérifier que les grandes banques respectent la loi et qu’elles n’abusent pas les consommateurs, qui fera ce travail?» a interrogé Mme Warren. «Il n’y a pas d’autre agence fédérale» pour s’en charger, a répondu Jerome Powell.
Il a indiqué que le rôle de la Fed en matière de protection des consommateurs se limitait aux établissements ayant moins de 10 milliards de dollars d’actifs, reconnaissant un «décalage» entre les clients de banques modestes et les autres.
Pas de baisse des taux en vue
Jerome Powell a par ailleurs répété qu’il ne voyait «pas d’urgence» à baisser les taux directeurs dans la mesure où la plupart des indicateurs étaient au vert, hormis l’inflation, encore «quelque peu élevée», au-dessus de la cible de 2% de la Fed.
Interrogé sur l’impact éventuel sur les prix des nouveaux droits de douane mis en place par Donald Trump, il a répondu que ce n’était «pas le travail de la Fed de commenter la politique douanière, mais celui des élus».