USA: fort rebond des créations d’emplois en mars

AWP

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Les nouveaux emplois dépassent les attentes et le taux de chômage reste à son faible niveau de 3,8%.

Le marché du travail américain est resté très solide au vu du fort rebond des embauches en mars après la frayeur d’un brusque coup de frein en février.

Le taux de chômage est resté à 3,8%, proche de son plus bas niveau en presque cinquante ans.

L’économie des Etats-Unis a créé 196.000 nouveaux emplois le mois dernier, après seulement 33.000 en février (chiffre révisé à la hausse), ce qui avait fait craindre un ralentissement abrupt de l’activité.

Les analystes misaient sur un rebond, mais dans une moindre mesure, avec 170.000 nouvelles embauches.

«Les chiffres sont sortis et ils sont très, très bons. Economiquement (...) le pays va très, très bien», a lancé le président Donald Trump avant de s’envoler pour la frontière avec le Mexique, où il allait visiter la construction d’une portion de mur.

Il a par ailleurs demandé à ce que la Fed baisse ses taux d’intérêts, parce qu’il n’y a «pas d’inflation» et pour faire décoller «une véritable fusée».

L’orthodoxie économique veut au contraire qu’on évite de stimuler --en abaissant le coût du crédit-- une activité déjà soutenue, au risque de faire remonter l’inflation.

Son principal conseiller économique Larry Kudlow, interviewé sur Bloomberg TV, a assuré qu’avec ces chiffres «solides», la croissance pourrait s’élever «au-dessus de 2% au premier trimestre et de 3% le reste de l’année».

Contrecoup du «shutdown»

La vitalité des embauches en mars reste donc remarquable et reflète une économie qui a encore du souffle, notamment dans les services, même si elle marque un peu le pas par rapport au tout début d’année et à 2018.

Sur le premier trimestre en moyenne, le volume de créations d’emplois mensuel est de 180.000, contre 223.000 pour l’ensemble de 2018, a précisé le ministère du Travail.

En février, les embauches avaient subi un coup d’arrêt qui avait totalement surpris les analystes.

L’économie avait notamment encaissé le contrecoup de la fermeture partielle des services administratifs («shutdown») dans le cadre d’un bras de fer entre le président Donald Trump et les démocrates au Congrès sur le financement d’un mur anti-immigration à la frontière avec le Mexique.

A 20.000, au lieu des 33.000 annoncées initialement, les embauches de février étaient tombées à leur plus faible niveau depuis septembre 2017.

En mars, le marché du travail de la première économie mondiale semble être reparti de plus belle, porté essentiellement par le secteur des services. Les embauches ont été nombreuses dans le secteur de la santé (49.000), les services professionnels (34.000), la restauration (27.000). Même les services publics ont embauché fortement (14.000).

Modeste hausse des salaires

En revanche, les emplois manufacturiers, chers à la politique économique de Donald Trump, ont fléchi (-6.000), une tendance qui pourrait se poursuivre selon les analystes.

Le taux de participation à l’emploi, qui avait progressé au début de l’année, s’est légèrement tassé, à 63% au lieu de 63,2%.

C’est un signe un peu décevant, car il reflète le retrait de quelque 200.000 personnes du marché du travail, ce qui, proportionnellement, a permis de contenir le taux de chômage.

La progression des rémunérations est aussi moins soutenue qu’en février, à 3,2% sur un an sans compter l’inflation, au lieu de 3,4% le mois d’avant. Cela correspond à une augmentation mensuelle de 0,1%, en dessous de ce qui était attendu (+0,3%).

Cette modération de l’augmentation des salaires devrait conforter la Banque centrale (Fed) dans son intention d’observer une pause sur les hausses de taux puisqu’elle n’a pas d’inquiétude pour l’instant sur une résurgence de l’inflation via les hausses de salaires.

Les travailleurs à temps partiel, faute de trouver un travail à temps plein, sont toujours très nombreux, à 4,5 millions.

Le nombre de chômeurs s’élève à 6,2 millions. Le taux de chômage chez les Noirs reste près du double (6,7%) de celui des Blancs (3,4%), mais il est moins fort chez les femmes (3,3%) que chez les hommes (3,6%).

Pour Paul Ashworth, de Capital Economics, ces bons chiffres de mars «seront accueillis avec un soupir de soulagement» après les créations d’emplois décevantes de février. Il estime toutefois que la croissance de l’emploi va être sur une tendance plus faible.

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