USA: bond inattendu des créations d’emplois en septembre

AWP

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Les nouveaux postes grimpent à 336’000, deux fois plus qu’attendu.

Les créations d’emplois ont rebondi de façon inattendue en septembre aux Etats-Unis, brouillant les pistes quant au retour à un équilibre entre le nombre de travailleurs disponibles et les emplois vacants, après plus deux ans de pénurie de main d’oeuvre.

En septembre, 336’000 postes ont été créés, deux fois plus qu’attendu, a annoncé vendredi le département du Travail. Le chômage, lui, reste stable, à 3,8%.

Le président Joe Biden a salué vendredi matin, lors d’un discours à la Maison Blanche, un marché de l’emploi qui bénéficie aux femmes, aux travailleurs afro-américains et hispaniques, aux personnes handicapées, «les gens qui ont été laissés pour compte dans les précédentes reprises économiques».

«Nous avons la plus grande proportion d’Américains en âge de travailler dans la population active depuis 20 ans. Ce n’est pas un hasard, ce sont les Bidenomics», a-t-il ajouté, en référence au surnom donné à sa politique économique.

Les secteurs des loisirs et de l’hôtellerie, de la santé, des services techniques, professionnels et scientifiques, de l’aide sociale, ont principalement embauché, de même que le secteur public - enseignement et administrations locales -, précise le département du Travail.

«Nous pourrions être au coeur d’une augmentation durable de l’offre de main-d’oeuvre», analyse Jason Furman, professeur à Harvard et ancien économiste de la Maison Blanche, dans un tweet.

«Dynamique positive»

Les chiffres de juillet et août ont par ailleurs été révisés en hausse, respectivement à 236'000 et 227'000 créations d’emplois. Au total sur ces deux mois, ce sont 119'000 emplois de plus qu’initialement annoncé qui ont été créés.

Ces chiffres «signalent une solide dynamique positive de la croissance de l’emploi», souligne Rubeela Farooqi, économiste pour HFE.

Elle nuance cependant, soulignant que «les salaires ont décéléré et le taux de chômage est resté stable à son plus haut niveau depuis février 2022», ce qui pourrait signaler que la situation continue de se rééquilibrer.

Les Etats-Unis connaissent une importante pénurie de main d’oeuvre depuis deux ans, qui a fait flamber les salaires, contribuant à l’inflation. Mais en août, un afflux de nouveaux travailleurs avait fait grimper le taux de chômage à 3,8%, son plus haut niveau depuis février 2022, ce qui tendait à montrer que la situation pourrait commencer à se rééquilibrer.

Les analystes, ainsi, s’attendaient à un ralentissement en septembre, et tablaient sur 158.000 créations d’emplois, et une légère baisse du chômage, à 3,7%, selon le consensus de Briefing.com.

Principale préoccupation

D’autant plus que les chiffres du seul secteur privé, publiés mercredi, avaient montré des créations d’emplois diminuées de moitié par rapport à août, selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab.

Il s’agit du plus faible rythme de croissance observé depuis janvier 2021 et il marque une «accentuation du ralentissement», qui s’accompagne d’un «déclin marqué du rythme de croissance des salaires sur les douze derniers mois», avait commenté la cheffe économiste d’ADP, Nela Richardson.

Les signaux ne vont toutefois pas tous dans la même direction. Le nombre de postes vacants a grimpé de façon inattendue fin août, à 9,6 millions, selon les données publiées mardi par le département du Travail dans son rapport JOLTS.

Cela montre que la pénurie de main d’oeuvre reste forte, et pourrait peser dans la balance, en faveur d’une hausse supplémentaire des taux de la banque centrale américaine (Fed).

La situation de l’emploi est en effet regardée de très près par la Fed, qui est à la manoeuvre pour faire reculer l’inflation.

Le président de l’institution, Jerome Powell, s’est rendu lundi à York, en Pennsylvanie, une ville dont l’activité est principalement manufacturière, à la rencontre d’acteurs économiques. Ceux-ci ont majoritairement dit que les difficultés de recrutement restaient leur principale préoccupation.

Les acteurs économiques ont également cité, parmi leurs difficultés, l’inflation, ou encore la hausse des taux d’intérêts, qui restreint leur capacité à investir et donc à croître.

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