La géopolitique n’est pas seulement l’apanage des grandes puissances. Elle représente aussi un cadre qui peut être plus que jamais décisif pour le succès ou l’échec des entreprises, a déclaré le président de la Confédération Ignazio Cassis jeudi à l’ouverture du Swiss Economic Forum à Interlaken (BE).

La chute du Mur a marqué le début d’une période d’espoir. Tout le monde a cru que l’ouverture des marchés, les nouvelles technologies et l’essor de la démocratie apporteraient la paix et la stabilité, a poursuivi le conseiller fédéral devant un millier de cadres de l’économie, des sciences et des médias, selon le texte de son discours.

Mais cette prétendue sécurité a incité à sous-estimer sa propre vulnérabilité. La pandémie d’abord, puis la guerre de la Russie contre l’Ukraine ont fait reculer une époque d’espoir. La guerre exige des réponses différentes. Pour le Tessinois, la réponse politique est la neutralité coopérative, qui correspond entièrement aux valeurs suisses.

Cette neutralité permet des réponses différenciées. Elle doit s’adapter aux réalités géopolitiques. La Suisse ne peut pas rester indifférente à la violation brutale des droits fondamentaux, a estimé M. Cassis

Sur le plan économique, personne ne sait combien de temps dureront les incertitudes liées à la guerre. Ignazio Cassis a présenté trois scénarios. Le premier serait une mondialisation sectorielle avec des blocs et des circuits fermés régionaux. Le deuxième scénario consisterait en un recul de l’hypermondialisation avec une renationalisation calculée des ressources et des structures systémiques.

Le troisième scénario, «la voie à suivre» aux yeux du président de la Confédération, est celui d’un multilatéralisme ciblé. Il permettrait de résoudre les grands problèmes tels que le climat, les pandémies et la pauvreté, et de trouver des réponses aux crises économiques, aux blocages commerciaux et à l’approvisionnement énergétique.