Royaume-Uni: moins de prêts, davantage de défauts de paiement à prévoir

AWP

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Pour les trois mois achevés fin août, «les taux de défauts de paiement sur les prêts garantis aux ménages ont augmenté», de même que les pertes liées aux défauts de paiement, indique une enquête de la BoE.

Les établissements de prêt britanniques s’attendent à voir les défauts de paiement augmenter dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, et prévoient une offre de prêts limitée ces prochains mois, indique une enquête publiée par la Banque d’Angleterre (BoE) jeudi.

Pour les trois mois achevés fin août, «les taux de défauts de paiement sur les prêts garantis aux ménages ont augmenté», de même que les pertes liées aux défauts de paiement, et «les deux devraient augmenter» lors des trois mois suivants, indique la BoE dans les résultats de son enquête, publiés sur son site internet.

La disponibilité de ces prêts «s’est réduite» au cours de la période et va continuer de décroître dans les mois qui suivent, selon cette enquête trimestrielle sur les conditions de crédit, menée entre le 29 août et le 15 septembre.

Les établissements interrogés prévoient également que la baisse de la demande pour les achats immobiliers et les prêts hypothécaires constatée sur la période va se poursuivre. Les défauts de paiement sur les cartes de crédit et autres prêts sont attendus en hausse.

Les finances des ménages britanniques «restent sous pression», notamment du fait de la hausse du coût de la vie, indiquait le Comité de politique financière de la BoE dans le compte-rendu trimestriel de sa réunion publié mardi.

A cela s’ajoute l’»impact de la hausse des taux d’intérêt», qui se répercute sur les emprunteurs, note le même rapport.

Afin de ramener l’inflation en-deçà de sa cible de 2%, la Banque d’Angleterre mène en effet une politique monétaire restrictive sur une période prolongée, en maintenant son taux directeur à un niveau élevé. Ses précédents tours de vis ont contribué à une envolée des coûts d’emprunt.

Les données publiées jeudi «suggèrent que les établissements de prêt ont adopté une approche plus prudente en matière de prêts aux ménages et ont été confrontés à un risque de crédit accru», souligne Patrick Munnelly, analyste chez Tickmill, interrogé par l’AFP.

Selon lui, les établissements pourraient restreindre les critères pour obtenir un prêt ou réduire l’offre des prêts garantis.

Or, «la hausse des taux d’intérêt et la réduction de l’accès au crédit affectent de plus en plus la demande globale de l’économie», et suggèrent que «la croissance de l’économie est au point mort», estime-t-il.

L’activité au Royaume-Uni a légèrement rebondi en août avec une augmentation de 0,2% du produit intérieur brut (PIB), mais les analystes jugent que le risque d’une récession n’est pas écarté.

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