L’accord couvre également les étapes de production et de distribution du médicament expérimental.
Roche s’engage jeudi à soutenir les efforts du laboratoire bostonien Atea Pharmaceuticals dans le développement d’un antiviral oral contre le Covid-19. L’AT-527 fait actuellement l’objet d’une étude clinique intermédiaire sur des patients hospitalisés présentant une forme modérée de la maladie et dispose du potentiel pour être utilisé également en prophylaxie après exposition.
Le lancement du volet de phase III est agendé au premier trimestre de l’an prochain. Le traitement expérimental a déjà démontré in vitro comme in vivo sa capacité à inhiber la réplication de certains flavivirus et de coronavirus humains.
L’accord couvre également les étapes de production et de distribution du médicament expérimental, précise la multinationale jeudi. En cas d’homologation, Atea approvisionnera les Etats-Unis, tandis que Roche couvrira le reste du monde.
Atea précise dans un communiqué distinct avoir convenu d’un paiement initial de 350 millions de dollars (317 millions de francs) avec Roche. Le contrat prévoit aussi des versements d’étapes conditionnés au franchissement de jalons scientifiques et commerciaux, ainsi que des commissions non précisées sur les ventes.
L’AT-527 ayant déjà démontré des signes d’efficacité antivirale, l’expert pharma de la Banque cantonale de Zurich estime élevées ses chances de succès en phase III. Les résultats présentés jusqu’ici raniment chez Michael Nawrath de la ZKB le souvenir de ceux diffusé alors par Gilead sur ce qui allait asseoir la réputation de ce laboratoire: le Sovaldi à mille dollars le comprimé contre l’hépatite C.
Le traitement expérimental d’Atea faisait selon les spécialistes de Mirabaud Securities partie des produits les plus prometteurs encore disponibles pour des partenariats. Le potentiel d’administration à des fins préventives en plus de curatives notamment constitue un atout non négligeable.
Les étapes de développement et d’homologation encore à parcourir par contre ne laissent augurer une mise sur le marché qu’en fin d’été 2021 dans le meilleurs des cas.
Le nouveau partenariat n’inspirait guère les investisseurs et le bon de jouissance cédait vers 10h00 0,9% à 296,740 francs, dans un SMI en retrait de 0,46%.
Roche compte désormais trois partenariats avec des développeurs de solutions. Le tocilizumab, unique substance propre encore évaluée par le mastodonte rhénan contre le Covid-19, l’est en combinaison avec le Remdesivir de son homologue californien Gilead dont l’efficacité vient d’être mise en doute par une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’examen du potentiel de l’immunosupresseur Actemra/Roactemra administré à des patients hospitalisés pour une forme sévère de pneumonie associée au Covid-19 avait été abandonné fin juillet, faute de résultats probants.
Roche a mis en août ses capacités à disposition du laboratoire new-yorkais Regeneron pour la production du Regn-Cov2 de ce dernier. Cette combinaison de deux anticorps, issus de souris génétiquement modifiées pour disposer d’un système immunitaire humain ainsi que de patients humains remis de la maladie, fait l’objet d’études cliniques avancées.
Relativement en retrait dans la course au traitement contre l’incontournable maladie du moment, Roche a par contre multiplié les lancements de produits de détection du nouveau Sars-Cov-2 depuis l’éclatement de la crise sanitaire.
Ce regain d’inventivité s’est reflété sur la performance de le modeste unité Diagnostics sur les neuf premiers mois de l’année. La subdivision Molecular Diagnostics notamment a fait exploser sa contribution de 67% à 1,55 milliard de francs.