Roche: les effets de changes éclipsent la performance de Diagnostics sur 9 mois

AWP

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Si les recettes de l’unité Diagnostics correspondent aux projections des analystes, la performance du cœur de métier dans les médicaments de la multinationale rhénane déçoit quelque peu.

Roche affiche sur les neuf premiers mois de l’année un chiffre d’affaires consolidé en recul de 5% à 43,98 milliards de francs. Hors effets de change, le laboratoire rhénan affiche néanmoins une modeste croissance de 1% et revendique ainsi avoir comblé le passage à vide du deuxième partiel.

La relativement modeste division Diagnostics a profité notamment de la pandémie et de sa palette d’une douzaine d’offres en matière de détection du Sars-Cov-2 pour étoffer ses recettes de 2% (+9% à taux de change constants) à 9,66 milliards.

Le portefeuille Covid-19 a ainsi plus que comblé le manque à gagner induit par la crise sanitaire sur les produits de diagnostic de routine, assure le compte-rendu intermédiaire diffusé jeudi. Molecular Diagnostics a fait exploser sa contribution de 67% à 1,55 milliard, quand les trois autres subdivisions ont accusé des contractions de 1 à 13%.

La pandémie fait tousser Pharma

Reconnaissant un impact négatif du Covid-19 sur les recettes de sa division Pharma, en plus du désormais structurel impact de la concurrence de versions biosimilaires de ses traditionnels moteurs de vente, Roche assure avoir néanmoins réussi à pratiquement combler le manque à gagner grâce à ses nouveaux produits.

Les ventes de médicaments ont rapporté 34,32 milliards de francs, soit 6% (1% tcc) de moins qu’un an auparavant.

Les moteurs de ventes vieillissants en oncologie, dont la protection des brevets est parvenue à échéance, ont poursuivi leur déclin. L’Avastin (-22% à 4,02 milliards de francs) demeure la principale source de revenus, devant le Mabthera/Rituxan (-27% à 3,44 milliards). L’Herceptin (-31% à 3,08 milliards) a été éjecté du podium par l’Ocrevus (+29% à 3,27 milliards) contre la sclérose en plaques.

L’Actemra/Roactemra contre l’arthrite et les surréactions immunitaires a gagné 33% à 2,13 milliards de francs, l’anticancéreux diversifié Tecentriq 64% à 2,02 milliards et le Hemlibra contre l’hémophilie A de 79% à 1,58 milliard.

Fraîchement homologué en août aux Etats-Unis et concurrent pressenti du traitement le plus onéreux de l’histoire détenu par le concurrent et voisin Novartis, L’Evrysdi contre l’amyotrophie musculaire spinale a généré 8 millions de recettes.

Si les recettes de l’unité Diagnostics correspondent aux projections des analystes consultés par AWP, la performance du coeur de métier dans les médicaments de la multinationale rhénane déçoit quelque peu. La performance d’ensemble s’inscrit ainsi un gros demi-milliard de francs en deçà des attentes moyennes.

Ambitions intactes

La croissance doit toujours s’établir entre 1% et 5% sur l’entier de 2020, hors effets de change. Le bénéfice par bon de jouissance doit suivre une courbe similaire et les actionnaires peuvent compter sur une nouvelle hausse du dividende. L’impact de la force du franc est estimé à 6 points de pourcentage sur l’évolution des revenus.

Reconnaissant une déception momentanée, les analystes demeurent confiant pour la multinationale rhénane à plus longue échéance.

Le rétablissement se poursuit et les moteurs de croissance demeurent intacts, mais les recettes ont pâti plus qu’escompté de la concurrence désormais acharnée des biosimilaires, résume Vontobel.

Le bon Roche constitue toujours une opportunité d’investissement, de par son engagement actif dans la lutte contre la pandémie et l’absence de problèmes sociaux, environnementaux ou de gouvernance (ESG), assure la Banque cantonale de Zurich.

Libéré de la lanterne rouge par les valeurs du luxe, le titre Roche n’en abandonnait pas moins 3,2% à 309,40 francs à 10h40, dans un SMI en recul de 1,96%.

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