Richemont s’empare du milanais Vhernier, aux mains de la famille Traglio depuis 2001. Le joaillier rejoindra le portefeuille de marques de bijoux de luxe du groupe genevois. Le montant de l’opération n’a pas été dévoilé.
Vhernier fabrique tous ses bijoux à la main à Valence-sur-Pô, dans le Piémont. Ils sont ensuite vendus via un réseau de boutiques mono ou multi-marques, essentiellement en Europe et aux Etats-Unis. L’entreprise compte aussi la marque d’orfèvrerie et de décoration De Vecchi Milano 1935.
Johann Rupert, président de Richemont, a souligné dans le communiqué publié mardi, que Vhernier «complète parfaitement notre collection existante de maisons de joaillerie renommées», comprenant Cartier, Van Cleef & Arpels et le milanais Buccellati.
Sans doute une somme modique pour Richemont
La transaction «n’aura pas d’impact financier significatif sur les actifs nets consolidés de Richemont ou le résultat opérationnel pour l’exercice se terminant au 31 mars 2025». La finalisation de l’acquisition reste soumise à l’approbation des autorités de régulation.
Pour Patrik Schwendimann de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), il s’agit d’une «petite mais belle acquisition» dans la bijouterie, Vhernier évoluant dans un «segment de prix très attractif», vendant des bijoux entre 1500 à 15’000 euros. Selon lui, cette fourchette est la plus intéressante en termes de marge, avec un nombre de pièces vendu potentiellement élevé.
De son côté, De Vecchi Milano 1935 est connu pour son partenariat pour les trophées en formule 1 avec Pirelli, mais aussi Loro Piana (LVMH), Poltrona Frau et Armani Casa. Si la marque est renommée, l’expert juge toutefois les perspectives de croissance et de marges limitées.
L’analyste calcule un chiffre d’affaires de 40 à 70 millions d’euros pour l’entreprise italienne dans son ensemble, soit 0,2% à 0,3% des recettes de Richemont. Ce dernier a dû débourser entre 150 et 250 millions d’euros pour s’en emparer, ce qui n’est pas grand-chose vu les 7,7 milliards d’euros de liquidités à fin mars.
Mais Vhernier «convient très bien à Richemont», avec un potentiel de développement à long terme grâce au savoir-faire et aux moyens du genevois. Le détenteur de Cartier, Van Cleef & Arpels et Buccellati, qui pèsent 51% des recettes du groupe, est le numéro 1 mondial de la joaillerie, rappelle M. Schwendimann, qui recommande le titre à «pondérer au marché».
A la Bourse, l’action Richemont a terminé en hausse de 0,7% à 132,85 francs, dans un SMI en progression de 1,64%.