Richemont: forte hausse du chiffre d’affaires au premier trimestre

AWP

2 minutes de lecture

La joaillerie a pris 20% à 3,02 milliards et l’horlogerie 18% à 1,0 milliard. La distribution en ligne a gonflé de 8% à 691 millions d’euros.

Le groupe de luxe Richemont a enregistré au premier trimestre de son exercice décalé 2022/2023 une forte hausse de son chiffre d’affaires et décoiffé les prévisions des analystes. Malgré des commentaires globalement positifs, le cours de l’action a pris le chemin de la cave.

D’avril à juin, les recettes du propriétaire de la marque Cartier notamment se sont enrobées de 12% à taux de change constants à 5,26 milliards d’euros (5,13 milliards de francs), selon un communiqué publié vendredi. La hausse a même atteint 20% au taux courant.

La joaillerie a pris 20% à 3,02 milliards d’euros et l’horlogerie 18% à 1,0 milliard, toujours au taux courant. La distribution en ligne a gonflé de 8% à 691 millions.

Les résultats sont clairement supérieurs au consensus des prévisions des analystes interrogés par AWP, qui tablaient sur des ventes de 5,16 milliards. Seules les ventes en ligne ont déçu les attentes.

Dans le détail, le chiffre d’affaires a enregistré sa plus forte croissance au Japon, à la faveur d’un bond de 75%. Enregistrant une progression de 43%, les ventes en Europe affichent également une belle performance, soutenues par le retour des touristes américains et moyen-orientaux. En France, l’expansion a même atteint un taux à trois chiffres, souligne Richemont.

Mauvaise performance en Chine

Dans la zone Amériques, les ventes ont progressé de 41%. Dans la région Asie-Pacifique en revanche, elle se sont contractées de 8%, en raison de la politique dite zéro-Covid du régime chinois.

Signe du retour de la clientèle dans les magasins, le chiffre d’affaires réalisé dans les boutiques a représenté 58% des ventes, contre 55% au premier trimestre de l’exercice précédent.

Au niveau des marques, la joaillerie a profité de la forte demande pour les articles de Buccellati, Cartier et Van Cleef & Arpels. Dans l’horlogerie, le groupe installé dans la commune de Bellevue évoque une surperformance des marques A. Lange Söhne, Panerai et Vacheron Constantin.

Richemont indique encore que la rubrique «autres activités», dont les ventes ont progressé de 36% à 600 millions d’euros, correspond pour l’essentiel à des vêtements et accessoires, avec mention spéciale pour les marques Peter Millar (mode masculine) et Delvaux (maroquinerie).

Au 30 juin, la trésorerie recelait 5,4 milliards d’euros, contre 3,6 milliards un an plus tôt, ce qui reflète la forte activité commerciale ainsi que la reconstitution des stocks, selon Richemont.

Une entreprise peu loquace

Les analystes étaient dans l’ensemble favorables mais auraient souhaité davantage de commentaires de la part de Richemont. «Des résultats solides qui confirment les bonnes tendances du secteur, mais peu susceptibles de faire bouger les actions», note Zuzanna Pusz, d’UBS. La joaillerie gagne des parts de marché auprès de la jeune génération, écrit de son côté Patrik Schwendimann, de la ZKB, tout en maintenant sa recommandation de surpondérer.

Chez Vontobel, Jean-Philippe Bertschy constate que la forte demande américaine a permis de compenser la faiblesse chinoise. Il regrette en revanche l’absence de prévision pour l’exercice en cours et d’indications sur un éventuel partenariat avec Farfetch. L’analyste maintient «buy», malgré les vents contraires qui s’annoncent.

«Nous nous attendons à ce que les prévisions conservatrices ne changent pas beaucoup pour le reste de l’année étant donné les incertitudes liées à la situation macroéconomique», note l’analyste d’Oddo BHF. Le point de situation ne contient pas beaucoup d’informations et il semble que les négociations se poursuivent avec Ynap, dont la performance apparaît décevante, complète-t-il.

A la Bourse suisse, les investisseurs ont semblé réagir selon l’adage «sell on good news» (vendre sur de bonnes nouvelles). Après avoir chuté de plus de 8% en cours de séance, le titre Richemont a quelque peu réduit ses pertes pour finir en baisse de 2,9% à 98,02 francs. L’indice SMI a pour sa part gagné 1,69%.

A lire aussi...