OMC: Ngozi Okonjo-Iweala pourrait être nommée cheffe lundi

AWP

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Les 164 membres se réuniront à Genève pour désigner l’ex-ministre nigériane des Affaires étrangères et des finances après la fin du blocage américain sur sa candidature.

La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala sera sauf surprise nommée lundi prochain comme la première femme et la première Africaine à la tête de l’OMC. Les 164 membres se réuniront à Genève pour la désigner après la fin du blocage américain sur sa candidature.

Une rencontre spéciale du Conseil général, organe le plus élevé de l’institution, a été prévue lundi à 15h00, a annoncé mardi l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il y a quelques mois, l’ancienne ministre nigériane des Affaires étrangères et des finances avait reçu le soutien le plus large parmi les membres.

Mais comme les décisions se prennent par consensus, elle n’avait pu être validée en raison du blocage des Etats-Unis de l’administration de Donald Trump. Finaliste face à elle, la ministre sud-coréenne du commerce Yoo Myung-hee s’est résolue vendredi dernier à retirer officiellement sa candidature.

Quelques heures plus tard, les Etats-Unis ont affiché le «soutien appuyé» à la Nigériane, ouvrant la voie à sa nomination rapide. La Corée du Sud n’a elle pas encore fait savoir si elle rejoindrait ou non le consensus autour de Mme Ngozi.

Candidate des «réformes»

Sauf surprise, celle-ci, qui a salué depuis quelques jours les nombreux soutiens reçus, devrait être désignée lundi prochain. Cette validation doit permettre de donner à nouveau un chef à l’OMC, dirigée par quatre adjoints depuis le départ de Roberto Azevedo fin août dernier.

La Nigériane doit devenir la première femme et la première Africaine à diriger l’institution. Elle se présente comme la candidate des réformes, souhaitées par de nombreux membres dont l’administration américaine de Joe Biden, et des PME.

Les défis ne manqueront pas pour la prochaine directrice générale qui devrait, une fois nommée, rapidement entrer en fonctions. L’OMC a fait face ces dernières années aux tensions commerciales, notamment entre les Etats-Unis et la Chine. Elle est surtout confrontée à une crise institutionnelle en raison du blocage américain depuis plusieurs années du renouvèlement du tribunal d’appel de l’organisation.

Divisés sur les brevets

En pleine pandémie, le commerce mondial a reculé l’année dernière, même si les chiffres semblent meilleurs que redoutés au début des restrictions. Mais les membres sont aussi divisés sur les instruments pour garantir le commerce des marchandises contre le coronavirus dans les pays en développement, l’un des chantiers que Mme Ngozi veut faciliter.

De nombreux Etats sont favorables à des exceptions aux brevets, demandées par des ONG comme Médecins Sans Frontières (MSF). Mais des pays riches, dont la Suisse, appuient les entreprises pharmaceutiques et estiment de leur côté que l’accord sur ces questions déjà en vigueur (ADPIC) suffit.

Les discussions pour éliminer les subventions à la surpêche n’ont elles toujours pas abouti, alors qu’une réunion ministérielle doit avoir lieu cette année. Là encore, la question sera urgente pour la prochaine patronne de l’organisation.

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