Novartis: des provisions viennent ternir un troisième trimestre honorable

AWP

2 minutes de lecture

L’excédent opérationnel (Ebit) de base a gagné 9%. Le bénéfice net par contre s’est érodé de 5% à 1,93 milliard, plombé par la constitution de provisions pour risques légaux.

Novartis dresse mardi un bilan contrasté au terme du troisième trimestre. La croissance est demeurée ténue, bridée notamment par une raréfaction persistante des consultations médicales induite par la pandémie, ainsi que par une pression tarifaire outre-Atlantique sur les génériques et biosimilaires de la filiale Sandoz.

Le chiffre d’affaires a enflé de 1% à 12,26 milliards de dollars (11,14 milliards de francs) entre juillet et fin septembre.

L’excédent opérationnel (Ebit) de base par contre a bondi de 9% à 4,07 milliards. Apuré d’effets jugés exceptionnels, le bénéfice net a bondi de 8% à 3,47 milliards, énumère le géant pharmaceutique dans son compte-rendu intermédiaire.

Le partiel aura aussi été marqué par la constitution de provisions pour risques juridiques, qui ont entraîné une contraction de 5% du gain net comptabilisé à 1,93 milliard.

L’Autorité française de la concurrence (AFC) notamment a infligé début septembre à la multinationale rhénane une amende de 385 millions d’euros pour abus de position dominante collective avec son voisin Roche dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

Les médicaments originaux impriment la cadence

La principale unité Innovative Medicines (médicaments originaux) a affiché une croissance de 2% à 9,4 milliards. La division génériques et biosimilaires Sandoz a essuyé une contraction de 2% à 2,42 milliards, imputée à un raréfaction des consultations médicales ainsi qu’à une pression tarifaire.

Avec un milliard de dollars de recettes sur un trimestre, en hausse de 8%, le Cosentyx contre l’arthrite et le psoriasis s’impose comme principal moteur de ventes au niveau du groupe, devançant le traitement contre la sclérose en plaques Gilenya (-12% à 733 millions) et le médicament pour le coeur Entresto (+47% à 632 millions). Les revenus de la thérapie génique Zolgensma contre l’amyotrophie spinale ont explosé de 82% à 291 millions.

La performance commerciale s’inscrit quelque peu en retrait des projections du consensus AWP, qui articulait un chiffre d’affaires de 12,45 milliards, dont 9,96 milliards pour Innovative Medicines et 2,53 milliards pour Sandoz. L’Ebit de base au niveau du groupe en revanche n’était attendu qu’à 3,89 milliards.

Feuille de route reformulée

Les médicaments originaux doivent continuer à imprimer un rythme de croissance de quelque 5% au niveau du groupe sur l’ensemble de l’année. La maigre croissance jusqu’ici pronostiquée pour Sandoz par contre fait place à une petite érosion. L’excédent opérationnel de base doit gagner entre 10 et 15%, contre encore un peu plus de 10% au dernier pointage.

Les projections demeurent conditionnées à une normalisation de la dynamique de prescription, en ophtalmologie en particulier, ainsi qu’à l’absence de génériques du Gilenya et du Sandostatin LAR sur l’important marché aux Etats-Unis.

Novartis n’est pas immunisé contre les perturbations à prévoir en cas de reconfinement, a averti le directeur général Vasant Narasimhan en conférence téléphonique. «Le cas échéant, nous devrions revoir nos pronostics», a souligné le grand patron, doutant que cette éventualité puisse générer des interruptions semblables à celles observées au printemps.

Les analystes accueillent une performance trimestrielle «mitigée», mais s’accordent à saluer l’accent exercé par la direction sur les dépenses. Le courtier britannique Liberum n’exclut pas à terme une redynamisation de la croissance grâce aux lancements de nouveaux produits.

A 10h56, la nominative Novartis abandonnait 1,6% à 75,08 francs, figurant en pénultième position d’un SMI en recul de 0,60%.

A lire aussi...