Nouvelle charge contre le bitcoin par la Banque de France

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François Villeroy de Galhau compare la spéculation autour de la cryptomonnaie à la «tulipomanie» aux Pays-Bas au XVIIe siècle.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a comparé mardi la spéculation autour du bitcoin à la «tulipomanie» aux Pays-Bas au XVIIe siècle, première bulle spéculative économique de l’histoire moderne.

La première cryptomonnaie «ne constitue pas (...) une réserve de valeur, mais plutôt un actif spéculatif, qui s’apparente un peu aux bulbes de tulipes aux Pays-Bas au XVIIe siècle», a-t-il déclaré lors d’un forum sur l’innovation organisé par la banque des règlements internationaux (BRI).

La «tulipomanie» aux Pays-Bas constitue la première bulle spéculative économique et financière de l’histoire moderne. La spéculation était fondée sur le commerce des bulbes de tulipe dont les prix ont atteint des sommets, avant de s’effondrer en 1637. En 1642, après le krach, le prix de la tulipe n’était plus qu’au dixième de sa valeur et cent ans plus tard à deux centièmes.

Les banquiers centraux sont coutumiers des charges contre les cryptomonnaies du fait de leur forte volatilité, de leur utilisation possible au profit d’activités criminelles et plus largement de leur opacité.

Les banques centrales se méfient également des stablecoins, ces moyens de paiement qui utilisent certaines des technologies développées par les cryptomonnaies au cours libre, comme le bitcoin, mais dont les émetteurs assurent qu’elles sont adossées à une devise.

Les stablecoins «créent une certaine fragmentation et sont entachés d’incertitudes réglementaires et opérationnelles», a affirmé M. Villeroy de Galhau lors de son discours.

«Résister à l’innovation ne fait pas partie de notre ADN, bien au contraire», a-t-il repris. Les banques centrales multiplient en effet les expérimentations autour des monnaies numériques.

Début mars, le président américain Joe Biden a signé un décret pour lancer, avec prudence, des travaux concernant un potentiel dollar numérique, demandant au ministère de l’Economie de lui remettre un rapport sous six mois sur «le futur de la monnaie».

Les cryptomonnaies sont dans le même temps regardées en coin depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, plusieurs observateurs s’inquiétant de leur possible utilisation pour contourner les lourdes sanctions financières qui pèsent sur Moscou.

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