Matières premières: nickel au plus haut en plus de 10 ans, cacao et or en forme

AWP

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La tonne de nickel a atteint un pic à 22’935 dollars en raison de craintes que l’Indonésie n’introduise des taxes sur le «métal du diable».

Le cours du nickel a battu des records cette semaine sur le London Metal Exchange (LME). A son plus haut vendredi, la tonne de nickel s’échangeait à 22’935 dollars, un prix que le «métal du diable» n’avait plus atteint depuis août 2011.

Le nickel a atteint son plus haut niveau en plus d’une décennie «en raison des craintes que l’Indonésie, le plus grand exportateur mondial, n’introduise des taxes sur le nickel brut afin de se concentrer sur le développement d’activités de raffinage plus rentables dans le pays», explique Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Les métaux rares comme le nickel sont essentiels pour les batteries des voitures électriques: il permettent de limiter leur taille. De nombreux constructeurs automobiles tentent ainsi de conclure des contrats d’approvisionnement à long terme afin de sécuriser leur approvisionnement en métaux de batterie.

«La décision de l’Indonésie, conjuguée à une forte demande pour la production de batteries de véhicules électriques, pourrait entraîner un important déficit de l’offre en 2022», poursuit Ole Hansen.

La demande en voitures électriques est en effet en forte hausse. Les ventes de véhicules dits «propres» (électriques, hybrides ou à hydrogène) ont pratiquement triplé l’an dernier en Chine, avec près de 3 millions de voitures vendues.

Le géant de la voiture électrique Tesla a annoncé mardi qu’il s’engageait à acheter 75’000 tonnes de concentré de nickel à Talon Metals, produit à partir du projet Tamarack Nickel dans le comté d’Aitkin, au Minnesota.

D’autres constructeurs automobiles cherchent également à sécuriser leur approvisionnement, comme Renault qui avait signé en octobre un important contrat avec le plus grand producteur européen de nickel, le Finlandais Terrafame.

Résultat, les réserves de nickel disponibles s’amenuisent. «Les stocks des entrepôts du LME sont passés sous la barre des 100’000 tonnes et se trouvent à leur plus bas niveau depuis plus de deux ans», relève Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank.

Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s’échangeait à 22’225 dollars vendredi vers 17H10 GMT (18H10 à Paris), contre 20’734 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le cacao reprend des couleurs

Les cours du cacao ont progressé cette semaine, stimulés par une demande légèrement plus importante alors que les perspectives économiques mondiales s’éclaircissent.

Mais Jack Scoville, analyste chez Price Group, prévient cependant que la «météo est généralement bonne pour l’Afrique de l’Ouest et l’Asie du Sud-Est», les deux principales régions productrices.

Les observateurs du marché se tourneront la semaine prochaine vers les données des confiseurs en Europe et en Amérique du Nord pour voir comment la demande à évoluer sur les derniers mois, précise-t-il.

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 1’771 livres sterling vers 17H10 GMT (18H10 à Paris), contre 1’705 livres sterling vendredi dernier en fin de séance.

A New York, la tonne pour livraison le même mois valait dans le même temps 2’664 dollars, contre 2’521 dollars vendredi dernier.

L’or remonte

Le prix de l’or a bondi sur la semaine, les investisseurs retrouvant du goût pour le métal jaune alors que l’inflation a atteint un nouveau record aux Etats-Unis.

Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont grimpé de 7,0% sur l’année 2021, enregistrant leur plus forte hausse depuis juin 1982.

«Ceux qui voient l’or comme une manière de se protéger de l’inflation ont repris du poil de la bête», commente Han Tan, analyste chez Exinity. Il explique à l’AFP que la baisse du dollar a par ailleurs permis aux investisseurs utilisant d’autres devises d’effectuer des achats à bon compte.

Depuis plusieurs mois, le marché aurifère reste cependant prudent, car la hausse de l’inflation pousse la Réserve fédérale américaine (Fed) à durcir sa politique monétaire. Cela entraîne une hausse du rendement des obligations américaines, qui font concurrence à l’or comme valeur refuge.

Des commentaires cette semaine de responsables de la Fed sur une hausse plus proche que prévu «montrent que le marché intègre déjà au prix du lingot plusieurs hausses des taux cette année», estime Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Vers 17H10 GMT (18H10 à Paris) l’once d’or coûtait 1’818,87 dollars, contre 1’796,55 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

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