Matières premières: le cuivre, l’or et le café à la peine

AWP

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Vendredi, le cuivre a touché son niveau le plus bas depuis février 2021, à 8’122,50 dollars la tonne sur la bourse des métaux de Londres.

Les prix des métaux industriels, en particulier le cuivre, ont reculé cette semaine, emportés par les craintes de récession mondiale, pendant que les fermetures en Chine continuaient de nuire à la croissance et à la demande du plus grand consommateur mondial de ces métaux.

Le LME Index, un indice qui intègre les prix de l’aluminium, du cuivre, du plomb, du nickel, de l’étain et du zinc échangés sur le LME, affichait 3’994,80 points jeudi, repassant sous la barre des 4’000 points pour la première fois depuis un an.

Vendredi, le cuivre a touché son niveau le plus bas depuis février 2021, à 8’122,50 dollars la tonne sur la bourse des métaux de Londres.

Le métal rouge a perdu près de 14% depuis le début de l’année.

Ole S. Hansen, analyste pour Saxobank, évoque notamment «la montée rapide des inquiétudes liées à la récession, associée à la lutte continue et prolongée de la Chine contre les épidémies de COVID-19» comme facteurs baissiers.

Fortement utilisé dans l’industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est connu pour refléter l’état de santé de l’économie mondiale, d’où son surnom de Docteur Cuivre (Dr Copper).

Le métal rouge est ainsi très sensible à un potentiel ralentissement de l’activité économique, en particulier en Chine, grande consommatrice de métaux de base.

Or, la réouverture progressive de la Chine repose sur des bases fragiles, le pays étant la dernière grande économie mondiale à maintenir une stratégie zéro COVID.

Jeudi, Macao a annoncé une vaste campagne de dépistage et des mesures restrictives afin de lutter contre l’apparition ces derniers jours de cas de COVID-19, les autorités décidant de tout fermer à l’exception des casinos.

Autre facteur de soulagement des cours : les salariés de l’entreprise publique chilienne Codelco, plus grand producteur de cuivre au monde, ont levé jeudi une grève entamée la veille pour s’opposer à la fermeture d’une fonderie dans une zone industrielle polluée, baptisée le «Tchernobyl chilien».

La prolongation de cette grève «aurait pu entraîner une réduction de l’offre favorable aux prix», affirme l’analyste.

Sur le London Metal Exchange (LME), la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8’378,00 dollars vers 15H50 GMT (17H50 à Paris), contre 8’961,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

L’or terne

L’or peinait à se maintenir sur la semaine, lesté par l’inflation galopante qui ravive les craintes d’une Réserve fédérale américaine (Fed) plus encline à remonter ses taux.

Si l’or est perçu comme une valeur refuge, appréciée des investisseurs qui cherchent à se protéger de l’inflation, une politique monétaire plus stricte rend en revanche les obligations d’État plus rentables et plus attractives que le métal.

L’inflation atteignant des niveaux jamais vus depuis 40 ans des deux côtés de l’Atlantique, les banques centrales sont contraintes de continuer à relever les taux d’intérêt pour tenter de réduire la hausse des prix à la consommation, affirme Rupert Rowling, analyste chez Kinesis Money.

Le président de la Fed Jerome Powell est intervenu mercredi et jeudi devant le Congrès, apparaissant déterminé à juguler l’inflation au risque de faire subir une récession à l’économie américaine.

Le patron de la Banque centrale a redit que la lutte contre l’inflation restait «inconditionnelle».

«C’est cette probabilité de nouvelles hausses significatives des taux d’intérêt qui a empêché l’or» de grimper, «la perspective d’un nouveau resserrement des banques centrales (réduisant) l’attrait de l’or sans rendement», explique Rupert Rowling.

Vers 15H50 GMT, une once d’or coûtait 1’827,71 dollars, contre 1’839,38 dollars sept jours plus tôt en fin d’échanges.

Le café broie du noir

Les cours du café ont chuté dans la semaine, la faiblesse de l’offre ayant été rattrapée par l’inflation qui fait grimper les prix et diminuer la demande.

L’inflation, qui atteint des niveaux records des États-Unis à l’Europe, érode le pouvoir d’achat des consommateurs, se répercutant directement sur la demande de café.

«La demande de café en général est censée diminuer à mesure que la situation économique mondiale s’aggrave» et que les prix augmentent, explique Jack Scoville, analyste pour Price Futures Group.

Cependant, les prix du café évoluent encore à des niveaux très hauts, selon l’analyste, ce qui illustre la faiblesse de l’offre.

Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en juillet valait 222,75 cents, contre 227,40 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en septembre valait 2’043 dollars vendredi à 15H50 GMT contre 2’079 dollars il y a une semaine à la clôture.

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