Matières premières: l’or se maintient, le café et le cuivre en forme

AWP

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«Les prix des métaux de base ont profité de l’apaisement des craintes économiques après que l’inflation américaine s’est avérée plus faible que prévu en juillet», déclarent les analystes de Commerzbank.

Les cours des métaux industriels se sont repris cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), portés par des perspectives économiques mondiales plus optimistes cumulées à des perturbations dans les grands pays producteurs.

«Les prix des métaux de base ont profité de l’apaisement des craintes économiques après que l’inflation américaine s’est avérée plus faible que prévu en juillet», commentent les analystes de Commerzbank.

Les prix à la consommation ont augmenté de 8,5% sur un an aux Etats-Unis, selon l’indice des prix à la consommation (CPI) publié mercredi par le département du Travail. Mais l’inflation sur un mois est nulle, ce qui signifie que les prix n’ont, contre toute attente, pas augmenté par rapport à juin.

Les prix de gros aux Etats-Unis ont reculé en juillet, pour la première fois depuis avril 2020, donnant un signal supplémentaire d’un ralentissement de l’inflation côté fabricants et vendeurs, selon l’indice des prix à la production (PPI) publié jeudi.

«La récente vigueur des métaux de base semble indiquer que le marché a temporairement écarté les craintes de récession», remarquent également les courtiers de Marex.

Le cuivre est particulièrement concerné. Grâce à sa haute conductivité électrique, «le cuivre est à la base de tous les appareils électroniques que nous utilisons, des smartphones aux équipements médicaux», explique Ole S. Hansen, analyste chez Saxobank.

Le métal est également à la base des systèmes électriques actuels, ce qui en fait l’un des baromètres de l’économie mondiale, car très lié à la croissance.

En plus des données montrant que l’économie américaine reste robuste, le dollar qui s’est éloigné de ses récents sommets, «l’apaisement des inquiétudes concernant les perspectives de la demande en Chine» et surtout «les perturbations chez les producteurs d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Sud, qui pourraient réduire l’offre» soutiennent les cours du métal, énumère M. Hansen.

En particulier à un moment «où les stocks contrôlés par les bourses sont au plus bas depuis dix ans», note-t-il.

Vers 16H15 GMT (18H15 à Paris) sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8’100,50 dollars vendredi contre 7’870,50 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

Le café énergisé

Le café s’est repris, le robusta s’envolant même jusqu’à un plus haut depuis février dernier, la production colombienne et les exportations venant du Brésil ayant significativement diminué.

A Londres, le robusta a bondi de plus de 10% en une semaine.

Selon Rabobank, «les goulots d’étranglement logistiques et un léger retard dans la récolte ont eu un impact sur les exportations de juillet» au Brésil, premier producteur mondial d’arabica et important producteur de robusta.

Les analystes de Rabobank notent également que l’industrie locale brésilienne a augmenté l’utilisation du robusta dans ses mélanges, diminuant l’offre disponible pour l’exportation.

En juillet 2022, les exportations de café robusta du Brésil étaient en baisse de 60% en glissement annuel, ajoutent-t-ils.

Côté arabica, Rabobank note une forte baisse de la production colombienne, également grande nation productrice de café (-22% par rapport à l’année précédente) en raison de fortes pluies qui se sont abattues sur le pays, rendant difficile le travail dans les champs.

Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en juillet valait 225,50 cents, contre 209,45 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en septembre valait 2’255 dollars vendredi à 16H15 GMT contre 2’042 dollars il y a une semaine à la clôture.

L’or garde le cap

L’or s’est encore maintenu sur la semaine, dépassant même mardi et mercredi le seuil des 1.800 dollars l’once, sur fond d’inquiétudes pour l’économie mondiale.

Les attentes du marché concernant les prochaines hausses de taux de la Réserve fédérale (Fed) aux Etats-Unis «restent le facteur déterminant de l’évolution du prix de l’or», explique Han Tan, analyste pour Exinity.

«Un nouvel assombrissement des perspectives économiques mondiales, qui limite les possibilités de relèvement des taux par les grandes banques centrales, pourrait à son tour stimuler de nouveaux gains pour l’or, valeur refuge», poursuit-il.

«Le fait que l’or continue de conserver l’essentiel de ses gains sans correction significative peut suggérer que l’appétit pour l’or est toujours présent», commente Craig Erlam, analyste chez Oanda.

L’once d’or s’échangeait vers 1’797,04 dollars vers 16H15 GMT, contre 1’775,50 dollars sept jours plus tôt en fin d’échanges.

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