Matières premières: le cuivre et l’or brillent, le café reste tiède

AWP

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Vers 17h sur le LME, la tonne de métal rouge pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8410 dollars vendredi, contre 8267 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

Le cuivre a encore grimpé pendant la semaine à la bourse des métaux de Londres, profitant de la dépréciation du dollar mais aussi du soutien du gouvernement de la Chine à son secteur immobilier en grande difficulté.

Mardi, le métal a touché 8486 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME), un plus haut depuis septembre.

«Le principal moteur de ce mouvement a été la dépréciation du dollar ce mois-ci», explique James Harte, analyste chez Tickmill, «le marché ayant revu ses attentes en matière de taux d’intérêt de la Fed» (Réserve fédérale américaine).

Quand le dollar, devise de référence du marché du cuivre, se déprécie, le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant d’autres monnaies augmente, dopant ainsi la demande.

Côté offre, les nouvelles selon lesquelles «d’importantes interruptions de production pourraient être à prévoir dans une mine majeure du Panama en raison des protestations en cours, ainsi qu’au Pérou, en raison d’une grève» ont dopé les prix du cuivre en début de semaine, note Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

Et côté demande, les analystes notent que les importations de cuivre en Chine ont fortement augmenté en octobre.

La Chine est en effet un important consommateur de métaux industriels. Le cuivre est donc très sensible à l’activité chinoise et aux perspectives de la demande du pays.

Pékin semble aussi «redoubler d’efforts pour consolider le marché immobilier chinois en crise», affirme Thu Lan Nguyen.

Le Parlement chinois a publié mercredi un rapport appelant les banques à faire d’avantage pour l’immobilier. L’agence Bloomberg a aussi rapporté mercredi que le promoteur surendetté Country Garden figure sur une liste provisoire de 50 promoteurs susceptibles de bénéficier d’un soutien financier plus important.

Le secteur de la construction et de l’immobilier représente environ un quart du produit intérieur brut de la Chine.

Vers 16H00 GMT (17H00 à Paris) sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8410 dollars vendredi, contre 8267 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

L’or scintille

Le cours de l’or a progressé sur la semaine, évoluant autour de la barre des 2000 dollars l’once, poussé par la perspective d’une fin proche du cycle de hausse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed).

«Le prix du lingot a trouvé un solide support en début de semaine, alors que les attentes selon lesquelles le cycle de hausse des taux de la Fed était terminé se sont consolidées parmi les investisseurs», affirme Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

De quoi conduire à une dépréciation du «billet vert et à une baisse des rendements des bons du Trésor, dans une dynamique qui a profité au métal précieux», poursuit-il.

Si ces trois actifs sont considérés comme des valeurs refuge, une dépréciation du dollar et du rendement de la dette américaine rend par comparaison l’or, actif sans rendement, plus attractif. A l’inverse, des perspectives de taux élevés de la Fed renforcent le billet vert et l’attractivité des bons du Trésor américain, et pèsent sur le métal précieux.

Le prix du «lingot devrait rester soutenu tant que l’idée d’une baisse des taux de la Fed plus tôt que prévu en 2024 reste présente», estime Han Tan, analyste chez Exinity.

«Tout dépendra si l’inflation reste durablement orientée à la baisse vers l’objectif de 2% de la Fed», affirme-t-il.

L’once d’or s’échangeait vendredi à 1997,94 dollars, contre 1980,82 dollars sept jours plus tôt.

Le café toujours tiède

Les cours du café se sont légèrement appréciés, l’offre venant de nombreux pays producteurs étant moindre, mais que le Brésil tend à compenser avec l’augmentation de sa sienne.

«Le manque d’offre en provenance d’Asie, principalement du Vietnam mais aussi de l’Indonésie, reste la caractéristique principale du marché», note Jack Scoville, analyste de Price Future Group.

Cependant, l’offre «en provenance du Brésil et d’autres pays d’Amérique latine devrait augmenter», poursuit-il, ce qui devrait détendre les cours.

En parallèle, Carlos Mera, analyste chez Rabobank, rappelle que le café robusta fait partie des matières premières agricoles «exposées au phénomène climatique El Niño», ce qui apporte un certain soutien aux cours.

Pendant la majeure partie de 2023, une «sécheresse liée à El Niño a été présente dans une grande partie de l’Asie du Sud-Est, en Inde, en Australie, et certaines parties de l’Afrique», note l’analyste.

Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en mars valait 168,40 cents, contre 166,65 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en janvier valait 2543 dollars vendredi contre 2521 dollars une semaine plus tôt à la clôture.

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