Matières premières: l’or et le cuivre ternissent, le café remonte

AWP

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Vers 16H00 GMT (17H00 à Paris), l’once d’or coûtait 1.810,94 dollars, en baisse de près de 6% depuis le début du mois.

L’once d’or a retrouvé son prix de fin 2022, plombée par une inflation persistante aux Etats-Unis qui pousse les marchés à tabler sur une Réserve fédérale américaine (Fed) plus stricte que prévu.

A ce sujet, l’or a dans un premier temps «encaissé ce qu’il y avait dans les minutes du FOMC», le comité de politique monétaire de la Fed publiées mercredi, commente Han Tan, analyste chez Exinity.

Si la Fed a opté au début du mois pour une hausse de seulement 25 points de base, plusieurs des membres du FOMC ont défendu une hausse de 50 points, ce qui signifie que les «faucons», partisans d’une politique monétaire stricte, sont toujours présents au sein de la banque centrale.

Et l’indice PCE, qui a montré vendredi une accélération de l’inflation en janvier sur un mois comme sur un an aux Etats-Unis, alimentera leur défense de nouvelles hausses des taux lors des prochaines réunions.

La perspective de taux plus élevé rend le dollar plus attractif, ce qui pèse sur le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant d’autres devises pour acheter des lingots libellés en monnaie américaine.

«Notre équipe estime que le dollar va finir par perdre ses gains récents car l’économie américaine va s’essouffler», note Vivek Dhar, analyste chez CBA, qui prévoit donc une remontée de l’or.

«Cependant, quand cet essoufflement va se produire reste incertain», prévient-il.

Vers 16H00 GMT (17H00 à Paris), l’once d’or coûtait 1.810,94 dollars, en baisse de près de 6% depuis le début du mois et contre 1.842,36 dollars sept jours plus tôt en fin d’échanges.

 Le cuivre baisse

Le cuivre a d’abord monté avant de piquer du nez sur la semaine, plombé par la résistance de l’inflation aux Etats-Unis, qui pourrait signifier une nouvelle remontée des taux directeurs de la Fed.

«Le principal facteur à l’origine de la baisse du cuivre par rapport aux sommets initiaux de la semaine a été la hausse des attentes d’un ton plus strict de la Fed», affirme James Harte, de TickMill Group.

«La récente augmentation de l’inflation en janvier a quelque peu effrayé les marchés, augmentant les risques que la Fed accélère le rythme de ses resserrements de taux», poursuit-il.

Or, une remontée des taux risque toujours de peser sur la croissance.

Fortement utilisé dans l’industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est connu pour refléter l’état de santé de l’économie mondiale, d’où son surnom de Docteur Cuivre (Dr Copper).

Le métal rouge est ainsi très sensible à un potentiel ralentissement de l’activité économique mondiale, servant de baromètre de l’économie.

Les analystes de Bank of America rappellent toutefois que le cuivre a connu un fort démarrage en 2023 grâce à la réouverture de la Chine.

Le métal devrait selon eux profiter à moyen terme d’une reprise de la demande dans le pays, avec la fin de la contraction du domaine de la construction, voire d’une reprise du secteur du logement.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8.721,50 dollars vendredi vers 16H00 GMT, contre 8.987,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le café monte

Le café a progressé sur la semaine en raison des craintes d’approvisionnement, principalement à cause de la prochaine récolte brésilienne, qui pourrait être plus faible que prévu.

«La récolte est menacée par de fortes pluies au Brésil et en Colombie, les deux principaux producteurs d’arabica», affirme Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank. Et «les perspectives de la prochaine récolte au Guatemala ne sont pas non plus très réjouissantes».

Les analystes de Rabobank rappellent quant à eux que le Brésil est actuellement en plein Carnaval, ce qui signifie «un peu moins de café sur le marché qui pourrait être vendu contre la hausse».

Ils indiquent cependant qu’un autre des facteurs de hausse des prix au début de l’hiver a été dissipé avec la baisse des cours du gaz naturel européen, éliminant ainsi «le risque de perturbations dans le processus de torréfaction» du café.

Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en mai valait 187,75 cents, contre 185,75 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mai valait 2.155 dollars vendredi contre 2.098 dollars il y a une semaine à la clôture.

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