Matières premières: l’or et l’aluminium montent, le sucre hésite

AWP

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En début de séance vendredi, l’once d’or a atteint un sommet depuis août à 1’804,64 dollars.

Le prix de l’or a grimpé sur la semaine, même si de bonnes données sur l’emploi américain ont stoppé le métal jaune dans son élan en propulsant le dollar.

En début de séance vendredi, l’once d’or avait atteint 1’804,64 dollars, un sommet depuis août.

«Les acheteurs d’or ont mis le pied au plancher jeudi, car une inflation moins élevée qu’attendu aux Etats-Unis a soutenu les espoirs que la Réserve fédérale soit moins agressive», explique à l’AFP Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

L’indice privilégié de la Fed pour l’inflation, le PCE, a ralenti en octobre à 6,0% sur un an contre 6,3% en septembre.

Cela laisse envisager que la Fed pourra ralentir l’amplitude de ses hausses de taux, comme l’a laissé entendre son patron Jerome Powell mercredi.

Mais vendredi, le rapport sur l’emploi américain a fait état d’un marché du travail encore très solide, ce qui va à l’encontre des objectifs de la Fed et pourrait la pousser à continuer de remonter ses taux.

Résultat, le dollar s’est apprécié, faisant diminuer le pouvoir d’achats des investisseurs utilisant d’autres devises sur le marché aurifère.

Vers 15H00 GMT (16H00 à Paris), l’once d’or s’échangeait pour 1’786,32 dollars, contre 1’754,93 dollars sept jours plus tôt en fin d’échanges.

Augmentation de l’offre de sucre

Le prix du sucre a remonté en début de semaine avant de fléchir un peu, le marché anticipant une offre plus abondante à venir sur le long terme.

Jack Scoville, analyste chez Price Group, affirme que la remontée des cours en début de semaine est due à une liquidation des positions courtes. La tendance reste à la baisse sur les deux marchés.

«Il semble que les contrats à terme commencent à anticiper une augmentation de l’offre disponible sur le marché», notamment en provenance du Brésil et de l’Inde, souligne-t-il, mentionnant «un fort excédent de production l’année prochaine».

L’offre commence à augmenter et devrait donc peser sur les cours.

«Les exportateurs indiens continuent de vendre sur le marché mondial», poursuit l’analyste, malgré le plafonnement des exportations décidé par le gouvernement indien en juin pour préserver les stocks nationaux de sucre.

Quant à l’offre brésilienne, pays qui se dispute la place du premier producteur de sucre au monde avec l’Inde, elle tend également à augmenter, l’éthanol s’avérant moins rentable.

La baisse des prix du pétrole depuis juin n’incite plus autant les producteurs à transformer une partie de leur récolte en éthanol, augmentant la quantité de sucre sur le marché et soulageant les cours.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 19,52 cents, contre 19,33 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison le même mois valait 534,60 dollars contre 529,70 dollars le vendredi précédent à la clôture.

L’aluminium remonte

Le prix de l’aluminium s’est redressé pendant la semaine sur la Bourse des métaux de Londres (LME) soutenu par le sentiment positif sur les marchés lié aux espoirs de réouverture de la Chine, grande consommatrice de métaux de base.

Plusieurs villes chinoises ont encore allégé les règles draconiennes anti-Covid vendredi, le président Xi Jinping faisant valoir que le variant Omicron du virus, moins mortel, permet «plus de souplesse» dans les restrictions.

La Chine avait déjà décidé mardi d’accélérer la vaccination des personnes âgées contre le Covid-19, deux jours après des manifestations historiques contre les restrictions sanitaires et pour plus de libertés.

Cette annonce «constitue la première indication que Pékin pourrait envisager un assouplissement de ses politiques draconiennes de lutte contre le Covid», affirme l’analyste Ricardo Evangelista, d’ActivTrades, le taux insuffisant de vaccination en Chine étant l’un des arguments mis en avant par le gouvernement pour justifier la stricte politique sanitaire du «zéro Covid».

La Chine est la dernière grande économie à appliquer une politique anti-Covid rigoureuse, qui implique des confinements à répétition, des tests de la population plusieurs fois par semaine et de longues quarantaines.

Les analystes de Commerzbank restent cependant «sceptiques quant aux chances de voir le pays s’éloigner significativement de sa politique zéro-Covid dans un avenir proche», et prévoient ainsi un «potentiel de reprise des prix des métaux de base» limité.

Côté offre, «le marché de l’aluminium reste amplement approvisionné pour l’instant et serait donc particulièrement touché par les préoccupations relatives à la demande», si l’augmentation des cas de Covid en Chine incitait finalement le gouvernement à persister dans sa stratégie sanitaire, indique Thu Lan Nguyen de Commerzbank.

Sur le LME, la tonne d’aluminium pour livraison dans trois mois s’échangeait à 2’472,50 dollars vendredi, contre 2’362,50 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

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