Lonza cède ses activités de traitement de l’eau pour 630 millions

AWP

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Le gestionnaire américain de placements Platinum Equity reprend Water Solutions, basée aux Etats-Unis, ainsi que six sites de production répartis sur l’ensemble de la planète.

Le chimiste et sous-traitant de l’industrie pharmaceutique Lonza a trouvé un repreneur pour ses activités de traitement de l’eau, un temps talon d’Achille du groupe rhénan. Le gestionnaire américain de placements Platinum Equity s’est engagé à débourser 630 millions de dollars (à peine plus en francs) pour Water Solutions, basée aux Etats-Unis, ainsi que six sites de production répartis sur l’ensemble de la planète.

L’opération demeure subordonnée au feu vert des autorités concernées, mais sa finalisation est d’ores et déjà agendée au premier trimestre 2019. Le sort des activités de l’unité en France reste aussi sujet à discussions.

L’offre de Water Care comprend les produits chimiques pour l’assainissement de l’eau des piscines, mais aussi potable, pour l’irrigation des culture, l’industrie de transformation alimentaire, les applications industrielles ou encore les eaux usées.

«Ce désinvestissement renforce notre concentration sur nos trois coeurs d’activité que représentent ‘Pharma and Biotech’, ‘Consumer Health’, ainsi que ‘Consumer and Resources Protection’, avec un accent sur les questions de santé», souligne le directeur général Richard Ridinger, cité dans le communiqué. Ces trois segments regroupent respectivement les produits (bio-) pharmaceutiques, les produits de santé grand public, ainsi que les substances phytosanitaires et revêtements de matériaux divers.

Changement de périmètre

La subdivision de l’unité Specialty Ingredients emploie quelque 1200 personnes en Amérique du Nord et du Sud, dans la région Europe, Moyen-Orient et Afrique ainsi qu’en Afrique du Sud. Water Care se trouvait, avec les activités de traitement du bois, dans le viseur des analystes depuis une contre-performance remarquée en 2013.

Water Care avait rejoint le portefeuille de Lonza en 2011 lors de l’acquisition de l’américain Arch Chemical, spécialisé dans le contrôle microbien, pour 1,4 milliard de dollars. Longtemps déficitaires, les activités de traitement de l’eau ont été depuis remaniées et faisaient depuis mai l’objet d’un «examen de toutes les options stratégiques» sur son avenir au sein ou en dehors du groupe rhénano-valaisan.

La finalisation de l’opération ne devant pas survenir avant le premier trimestre 2019, le groupe se réserve le temps d’examiner les différentes options pour l’allocation du produit qu’il escompte en tirer. En matière d’investissements, les priorités établies en septembre dernier vont aux acquisitions complémentaires et aux initiatives de croissance dans le domaine de la santé, à l’allègement de l’endettement net et à la sauvegarde des notations de crédit, a rappelé une porte-parole interrogée par AWP.

D’une pierre deux coups

Si l’annonce de la vente ne constitue en soi pas une véritable surprise pour les analystes, ceux-ci saluent le produit qu’escompte en tirer Lonza. Vontobel devisait ainsi la valorisation de ces activités, jugées peu rentables, hautement cycliques et sans véritable potentiel de croissance, entre 300 et 400 millions de francs. L’opération constitue de surcroît un pas de plus sur la voie de l’optimisation du portefeuille du groupe.

Water Care constitue le segment d’activités le plus modeste au sein du portefeuille de Lonza, avec une contribution de moins de 10% aux recettes et de moins de 5% à l’excédent brut d’exploitation, rappelle de son côté Goldman Sachs.

Le prix de vente correspond peu ou prou aux estimations d’UBS pour les revenus de Water Care sur l’année en cours et s’établit 12% au dessus du montant devisé par le numéro un bancaire helvétique. La banque aux trois clés applaudit au passage le recentrement des activités autour des questions de santé.

A la Bourse, l’action Lonza a fini en hausse de 1,5% à 85,08 francs, dans un SMI en baisse de 0,05%.

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