L’euro progressait légèrement face au dollar vendredi, après avoir entamé la journée en retrait, mais le marché restait prudent face à une recrudescence des cas de coronavirus.

Vers 19H00 GMT (21H00 à Paris), l’euro prenait 0,12% face au billet vert, à 1,1299 dollar. Jeudi, il avait perdu 0,39%.

Le monnaie unique européenne, généralement soutenue en période d’optimisme, profitait notamment de la publication vendredi par la biotech Gilead de nouvelles données sur le remdesivir, montrant que cet antiviral réduisait de 62% le risque de mortalité chez les patients gravement atteints du coronavirus par rapport aux soins normaux.

Plusieurs analystes restaient toutefois mesurés sur le goût des cambistes pour le risque, la progression de la pandémie continuant de susciter de nombreuses inquiétudes.

«Les craintes sur la croissance pèsent sur les marchés, ce qui profite généralement aux valeurs refuge comme le billet vert, le yen et l’or», note Joe Manimbo de Western Union.

«Les investisseurs ont fait preuve d’un optimisme remarquable ces derniers temps, mais la réalité froide, soit plus de 60.000 nouveaux cas de Covid-19 aux Etats-Unis hier (jeudi), a douché l’attitude positive des marchés», a renchéri Ricardo Evangelista, analyste pour ActivTrades.

Les Etats-Unis ont enregistré jeudi un nouveau record du nombre d’infections au coronavirus en une journée, avec plus de 65.500 cas supplémentaires recensés en 24 heures, selon le comptage de l’université Johns Hopkins.

La pandémie a également obligé l’Australie - qui compte environ 9.000 cas et 106 morts - à reconfiner jeudi les cinq millions d’habitants de Melbourne, la deuxième ville du pays, pour six semaines.

Mais pour Antje Praefcke, de Commerzbank, il est possible que l’euro remonte durablement dans les prochains mois, surtout si l’Union européenne s’accorde sur le fonds de relance de 750 milliards d’euros, qui doit être discuté, et peut-être approuvé, en fin de semaine prochaine.

Par ailleurs, l’élection jeudi de l’Irlandais Paschal Donohoe à la tête de l’Eurogroupe semblait avoir laissé les investisseurs de marbre.