Les grands groupes français opposés au dividende salarié obligatoire

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«Dire que la valeur est insuffisamment ou mal répartie entre les parties prenantes, n’est pas, du point de vue des grandes entreprises, quelque chose qui correspond à la réalité», déclare le directeur de l’Association française des entreprises privées.

L’Association française des entreprises privées (Afep), qui réunit 114 grands groupes, a exprimé son «scepticisme» mercredi quant à l’instauration d’un dividende salarié obligatoire envisagée par le gouvernement, en sus des dispositifs de distribution de valeur déjà présents.

«Il y a de la part de l’Afep un certain scepticisme sur la notion même de dividende salarié», a déclaré Jean-Luc Matt, le directeur général de l’organisation qui compte parmi ses membres Air France KLM, Carrefour, Danone, Société Générale, Seb ou Vinci.

«Dire que la valeur est insuffisamment ou mal répartie entre les parties prenantes dans les entreprises, notamment entre le capital et les salariés, n’est pas, du point de vue des grandes entreprises, quelque chose qui correspond à la réalité», a-t-il ajouté.

Des dispositifs de partage de la valeur existent déjà en France, a-t-il souligné, comme l’intéressement (une prime liée à la performance ou aux résultats d’une entreprise) ou la participation (mécanisme obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés avec un versement immédiat ou placé en épargne).

Selon l’Afep, les salariés sont les «premiers bénéficiaires» de la valeur ajoutée créée par ses entreprises adhérentes, avec une part de 61%, «stable dans la durée».

Plus de 108 milliards d’euros ont ainsi été versés par ses adhérentes à leur 2,1 millions de salariés français: 100 milliards de rémunérations brutes, 6,3 milliards de participation et d’intéressement et 2,3 milliards pour les salariés actionnaires.

«Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des évolutions dont on pourrait discuter», comme rendre plus lisibles et plus souples les dispositifs en place ou sécuriser davantage l’actionnariat salarié, mais «il faut partir du constat qu’il y a déjà beaucoup qui est fait en la matière», a insisté Jean-Luc Matt.

Le dividende salarié est une mesure avancée par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle pour permettre un meilleur partage des profits des entreprises en direction des salariés. Elle se heurte toutefois à la résistance du patronat.

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