Le yen plombé par la prudence de la Banque du Japon, le dollar remonte

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Vers 17h40, la devise nipponne chute de 1,73% à 145,59 yens pour un dollar.

Le yen creuse ses pertes jeudi en raison du ton prudent de la Banque du Japon (BoJ), qui pourrait retarder une nouvelle hausse de taux, et le dollar se redresse après un repli de l’activité manufacturière américaine moins prononcé que prévu.

A la suite d’une réunion de deux jours, la banque centrale japonaise a laissé comme prévu jeudi son taux directeur inchangé, à 0,5%.

Au passage, elle en a profité pour abaisser de moitié sa prévision de croissance sur l’année budgétaire 2025 entamée début avril au Japon, à 0,5% contre 1,1% prévu précédemment.

De quoi «encourager les acteurs du marché à repousser leurs anticipations concernant la prochaine hausse des taux de la BoJ à la fin de l’année au plus tôt», constate Lee Hardman, analyste chez MUFG.

En conséquence, vers 15H40 GMT (17H40 à Paris), le yen chutait de 1,73% à 145,59 yens pour un dollar.

Afin de lutter contre l’inflation, persistante au Japon, l’institution monétaire japonaise a resserré ses taux d’intérêt trois fois depuis mars 2024, après une décennie à les maintenir à un niveau quasiment nul.

Mais alors que le négociateur japonais est de nouveau à Washington ce jeudi pour reprendre les discussions sur les droits de douane, la BoJ prend acte de l’assombrissement de l’horizon économique lié à l’offensive commerciale de Donald Trump, qui affecte en particulier le secteur automobile, pilier de l’économie nippone.

Le billet vert, lui, prenait 0,51%, à 1,1270 dollar pour un euro.

L’indice d’activité manufacturière de la fédération professionnelle ISM s’est affiché jeudi en repli en avril, à 48,7, contre 49 en mars.

Ce repli est néanmoins moins marqué que celui anticipé par le consensus des analystes interrogés par Bloomberg, à 47,9.

Le tant attendu «+raz-de-marée+ de perturbations économiques et de l’approvisionnement découlant des droits de douane n’a pas encore frappé les côtes américaines de manière majeure», analyse Matthew Weller, de StoneX.

En début de séance, le dollar stagnait, dans la foulée du tournant négatif de la croissance américaine lors des trois premiers mois de l’année couvrant le début du second mandat de Donald Trump, un résultat qu’il impute à son prédécesseur Joe Biden.

L’inflation, qui a ralenti sur un an en mars aux Etats-Unis, «pourrait accélérer dans les mois à venir en raison de la flambée des prix induite par les droits de douane», affirme par ailleurs Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

Vendredi, sont aussi attendus des chiffres sur l’emploi américain en avril.

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