Le dollar continue de se renforcer mercredi, et ce malgré le recul surprise du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis au premier trimestre et le ralentissement en avril des embauches dans le secteur privé américain.
Vers 18H40 GMT, le billet vert gagnait 0,35% face à la monnaie unique européenne, à 1,1348 dollar pour un euro.
Le Dollar index, qui compare la devise américaine à un panier d’autres grandes monnaies, avançait de 0,28%, à 99,51 points.
Contrairement au pétrole ou au marché des actions, «le dollar américain est, de manière assez surprenante, en hausse par rapport à la plupart de ses principaux concurrents, même après la publication (...) du PIB américain pour le premier trimestre, qui s’est révélée médiocre», ont commenté les analystes de Monex USA, dans une note.
Le PIB a diminué lors des trois premiers mois de l’année couvrant le début du second mandat de Donald Trump, dont la politique douanière a suscité une onde de choc dans le monde et au sein même de son pays.
En rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, le PIB s’est contracté de 0,3%, contre une croissance de 0,4% attendue par les analystes.
En outre, une enquête mensuelle a rapporté mercredi que les embauches dans le privé avaient fortement ralenti en avril.
Cette enquête signée ADP/Stanford Lab évoque le «malaise» des employeurs face à l’incertitude générée par les nouvelles surtaxes douanières.
Toutefois, «les flux de fin de mois», lors desquels les cambistes privilégient habituellement le dollar, «semblent contrecarrer ce qui dans un autre contexte aurait provoqué un mouvement très négatif» pour la monnaie américaine, détaillent les analystes de Monex USA.
La devise nippone perdait de son côté 0,39%, à 142,89 yens pour un dollar, alors que la Banque du Japon a entamé mercredi une réunion de politique monétaire de deux jours, à l’issue de laquelle les analystes s’attendent à ce qu’elle laisse ses taux d’intérêt inchangés.
«L’incertitude est tout simplement trop grande pour relever à nouveau les taux d’intérêt» jeudi au Japon, a jugé Volkmar Baur, analyste chez Commerzbank.
La guerre commerciale menée par la Maison-Blanche pourrait pénaliser à la fois les exportations nippones (automobile, acier...) et la consommation. Cela risquerait d’entretenir l’inflation contre laquelle la banque centrale japonaise tente de lutter en resserrant ses taux.