L’inflation a continué sa décrue progressive en octobre. Les prix à la consommation ont diminué dans l’hôtellerie et les voyages à forfait internationaux. L’essence, le diesel, les fruits et les légumes ont également contribué à cette tendance, contrairement aux habits, aux chaussures, à l’entretien et à la conciergerie.
L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,6% sur un an à 107,1 points, indique vendredi l’Office fédéral de la statistique (OFS). Le renchérissement est ainsi inférieur aux prévisions des économistes interrogés par l’agence AWP, qui tablaient sur une progression comprise entre 0,7 et 0,9%.
Sur un mois, le renchérissement s’est tassé de 0,1%.
L’inflation sous-jacente, soit l’évolution à long terme des prix, présente une hausse plus marquée sur un an. L’augmentation du sous-indice afférent a atteint 0,8% (+0,1% en rythme mensuel) à 105,0 points.
Les produits indigènes ont poussé les prix à la consommation vers le haut, en témoigne une augmentation de 1,8% (-0,1% sur un mois) à 106,7 points. Les tarifs des produits importés se sont étiolés de 3,1% (-0,1%) pour un sous-indice de 108,2 points.
Pesant près du quart dans le calcul de l’IPC, le groupe «Logement et énergie» est resté stable par rapport à septembre, mais a augmenté de 3,5% comparé à octobre 2023. Pour l’alimentation et les boissons non alcoolisées (11% de l’indice environ), les statisticiens fédéraux ont constaté des replis respectifs de 0,7% et 0,3%. Les prix de la santé, qui couvrent 15% de l’ensemble, ont reculé de 0,8% sur un an et de 0,1% en comparaison mensuelle. Les transports (11,5% de l’IPC) ont également suivi une tendance baissière, de -2,7% sur un an.
Pas d’accélération depuis juin
L’inflation suit une courbe descendante depuis quelques mois déjà. En septembre, le renchérissement s’était fixé à +0,8%, après +1,1% en août puis +1,3% en juin et juillet. Sur l’ensemble de l’année 2023, l’IPC avait augmenté de 2,1%.
A court terme, une stabilité relative des prix semble prédominer, résume Arthur Jurus, économiste auprès du courtier franco-allemand Oddo BHF. Le renchérissement demeure modéré mais persistant à plus long terme, comme le montre le sous-indice de l’inflation sous-jacente. La baisse notable des prix importés contraste avec la hausse des produits indigènes, indiquant que la demande domestique demeure relativement stable, précise le spécialiste.
Depuis trois ans, l’inflation se rapproche de l’objectif de la Banque nationale suisse (BNS) de 2%. Le niveau du renchérissement reste cependant «très inférieur» aux prévisions de l’institut d’émission, rappelle M. Jurus. Sur la base d’un taux directeur stable à 1%, la BNS prévoit +1,2% en 2024, +0,6% en 2025 et +0,7% en 2026.
L’économiste prédit ainsi un abaissement par la banque centrale de 25 points de base (pb) du taux directeur en décembre et un nouveau coup de rabot de 25 pb en mars prochain, ramenant le taux directeur à 0,50%. Cela ne suffira pas à contrer le franc fort: la devise helvétique poursuivra ainsi son appréciation, prédit Arthur Jurus.