L’IPC a été tiré notamment par l’augmentation des prix pour les transports aériens, les voyages à forfait et la parahôtellerie, indique l’OFS.
Les prix à la consommation ont poursuivi leur progression en février. S’il a fallu débourser plus cher pour les loyers et les carburants, les prix du mazout et des voitures neuves ont par contre diminué. Face à cette hausse qualifiée d’«inattendue» par les économistes, ces derniers tablent sur une nouvelle hausse du taux directeur.
L’indice des prix à la consommation (IPC) a progressé de 0,7% sur un mois à 105,8 points, contre +0,6% en janvier, selon l’Office fédéral de la statistique (OFS). Il a été notamment tiré par l’augmentation des prix pour les transports aériens, les voyages à forfait et la parahôtellerie, détaille un communiqué paru lundi.
Sur un an, la Suisse a enregistré un renchérissement de 3,4%. Le mois précédent, il s’établissait légèrement plus bas à 3,3% et en décembre à 2,8%.
L’inflation dépasse les attentes du consensus de l’agence AWP qui s’attendait à un indice compris entre +2,9% et +3,0% sur un an en février et une variation mensuelle entre +0,3% et +0,4%.
Les loyers ou encore les prix de l’essence ont contribué à la hausse de l’indice. Les prix du mazout ou des voitures neuves ont par contre régressé, en décrochant tous deux les dernières places du tableau des contributions à la variation de l’indice.
Sur un an, les prix du transport aérien ont bondi de 45,8% pour atterrir à la première place des contributions à la variation de l’indice en février. Suivent les voyages à forfait internationaux (+23,8% sur un an) et les pâtes alimentaires (+14,4%). Les loyers ont continué d’augmenter de 1,5% par rapport à février 2022. Sur la même période de comparaison, l’essence a par contre reculé de 1,9% et les médicaments de 2,4%.
Concernant la provenance des produits, la courbe d’inflation a été largement plus haute pour les produits importés (+4,9%) que pour les produits indigènes (2,9%).
Les économistes de VP Bank, qui s’attendaient à un ralentissement de l’inflation à 3,1%, tablent sur une nouvelle hausse du taux directeur par la Banque nationale suisse (BNS). Lors de sa réunion du 23 mars, l’institut d’émission devrait donc le relever de 0,5 point de pourcentage, selon les experts de l’établissement liechtensteinois.
Ils expliquent qu’en 2022, la BNS a profité d’un franc fort lui ayant permis d’afficher un taux d’inflation faible à échelle internationale. Mais le niveau actuel reste encore loin de la cible de l’institut d’émission qui est fixé entre 0% et 2,0%.
Credit Suisse table pour sa part sur un relèvement du taux directeur par la BNS de 0,75 point de pourcentage à 1,75% en mars, suivi par une nouvelle hausse de 0,50 point à 2,25% en juin. «En fonction de l’évolution de l’inflation cet été, d’autres hausses des taux ne sont pas exclues en seconde partie d’année», avant un retournement de tendance en 2024. La BNS pourrait alors ramener son taux directeur à 2,0% à la fin de l’année prochaine, pronostique l’économiste Maxime Botteron.
Pour cette année, les analystes de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) visent un taux d’inflation à 2,2%, suivi de près par ceux de UBS à 2,1%.