Le patron de SIX confiant pour le négoce, mais pessimiste pour les IPO

AWP

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«Si on m’avait posé la question avant le 20 février, j’aurais dit que le contexte était assez positif», a déclaré dans un entretien à El País le directeur général (CEO) de SIX Jos Dijsselhof.

La guerre en Ukraine ne devrait pas rester sans conséquences pour l’opérateur boursier SIX. Le groupe zurichois anticipe une hausse de la volatilité, mais signale aussi une réticence croissante des acteurs du marché à se lancer en Bourse.

«Si on m’avait posé la question avant le 20 février, j’aurais dit que le contexte était assez positif», a déclaré dans un entretien à El País le directeur général (CEO) de SIX Jos Dijsselhof, revenant également sur les résultats de Bolsas y Mercados Españoles (BME), filiale à 100% du groupe depuis septembre 2020.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a «complètement changé la situation», affirme le Néerlandais à la tête de la Bourse suisse depuis décembre 2017, signalant que si l’augmentation de la volatilité devrait se traduire par une hausse des volumes négociés, presque plus personne n’envisage pour l’heure une introduction en Bourse (IPO).

Les activités de données financières connaissent actuellement une demande soutenue, alors que dans les services bancaires, troisième pilier des activités de SIX, le dirigeant dit s’attendre à une croissance dans les segments des cartes de crédit, des paiements mobiles et de l’utilisation des distributeurs automatiques.

Interrogé sur l’intégration de BME - dont les résultats ont pour la première fois été consolidés sur un exercice entier, pouvait-on lire lundi sur le site du quotidien espagnol - Jos Dijsselhof a signalé que les synergies ont permis d’améliorer les recettes et de réduire les coûts.

«Nous sommes satisfaits, compte tenu des circonstances difficiles dans lesquelles se déroule l’intégration», a poursuivi le dirigeant, qui a bon espoir de voir les synergies s’accélérer «à mesure que le travail présentiel reprend et que les équipes peuvent à nouveau travailler ensemble».

Concurrence, cryptos et Amérique latine

Revenant sur le volume de négoce sur BME, ramené l’année dernière à son plus bas niveau depuis 1999, le patron de SIX a évoqué la concurrence des plateformes alternatives (MTF) et du capital-risque depuis l’introduction de la directive MiFID destinée à harmoniser les marchés financiers sur le marché intérieur européen.

«Nos équipes travaillent dur et je crois que nous pourrons maintenir une part de marché de 60%», espère Jos Dijsselhof, tout en laissant entendre que celle-ci devrait être légèrement plus élevée en Suisse.

Après avoir été initialement sceptique face à l’essor de la finance virtuelle, le dirigeant admet que ce marché connaît une croissance constante. Après le lancement d’une plateforme numérique en Suisse, SIX aspire à offrir ce service à sa clientèle européenne depuis l’Espagne.

La filiale BME pourrait également servir de base pour une expansion des activités de SIX en Amérique latine. «Nous devons encore mettre au point un projet, mais nous sommes très intéressés par cette possibilité», a déclaré le dirigeant, pour qui cette région représente une «grande opportunité de croissance».

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