Le KOF anticipe une «lourde récession» en 2020

AWP

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En matière de taux de chômage, le KOF anticipe une progression à 4,7% d’ici la fin de l’année, pour une moyenne annuelle attendue à 3,8%.

L’institut de recherches conjoncturelles KOF s’attend à une «lourde récession» en Suisse cette année, en raison de l’impact de la pandémie de coronavirus. Avec la montée du chômage et des mesures de sauvegarde de l’emploi, les comptes publics vont faire face à une hémorragie de recettes fiscales.

Les économistes zurichois prévoient une chute du produit intérieur brut (PIB) de 5,5% cette année, après une progression de 0,9% en 2019. Ils ont apporté vendredi un sérieux coup de rabot à leurs projections, puisqu’ils tablaient jusqu’à présent sur un PIB en légère progression de 0,3% en 2020.

Le KOF s’est ainsi aligné sur les autres prévisionnistes qui ont successivement inversé leurs projections de croissance. BAK Economics table ainsi sur un repli du PIB de 5,3% cette année et le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) sur -6,7%.

Les exportations, premier pilier de l’économie helvétique, sont anticipées en chute de 7,3% cette année et la consommation privée, deuxième apport le plus important, devrait reculer de 1,9%.

«Les répercussions (de la pandémie de Covid-19) sur l’activité économique ont été lourdes et sont toujours importantes», a averti le KOF dans un communiqué. «Des pans entiers de l’économie ont été menacés dans leur existence par les fermetures forcées», mais grâce aux mesures comme le chômage partiel et les crédits d’urgence, une envolée du chômage a pu être évitée, ont ajouté les experts de l’institut.

Taux de chômage en hausse continue

D’ici la fin de l’année, le taux de chômage devrait néanmoins augmenter à 4,7% pour une moyenne annuelle anticipée à 3,8%, après 2,3% en 2019.

Le KOF prévient également des lourdes conséquences qu’aurait une seconde vague de contamination, car elle conduirait à de nouvelles fermetures temporaires qui affaibliraient davantage des secteurs déjà fortement pénalisés comme la restauration ou l’hôtellerie.

Avec des dépenses publiques en hausse, notamment pour les mesures de sauvegarde de l’emploi, et des pertes de recettes fiscales, les collectivités publiques risquent d’enregistrer un manque à gagner de 25 milliards de francs.

L’assurance chômage risque de porter la majeure partie des dépenses avec des coûts de 20 milliards de francs, dont 75% sont à attribuer aux mesures de chômage partiel. L’endettement de la Confédération, qui s’établissait fin 2019 à 27% du PIB, devrait augmenter.

La situation devrait cependant rapidement s’améliorer et le KOF table pour 2021 sur un rebond de la croissance de 5,4%, porté par une reprise des dépenses des ménages (+1,9%) et des exportations (+4,9%). Seule ombre au tableau, le taux de chômage risque encore de progresser à 4,3% en moyenne annuelle.

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