Le gendarme boursier américain veut renforcer la finance responsable

AWP

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La présidente de la SEC Allison Herren Lee rejette l’idée que les critères ESG sont un frein à la bonne santé financière des entreprises.

La présidente en exercice de l’autorité de régulation des marchés boursiers américains, la SEC, a loué lundi les vertus des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance), réfutant l’idée que ces derniers étaient un frein à la bonne santé financière des entreprises.

«Cette prétendue distinction - entre ce qui est ‘bon’ et ce qui est rentable, entre ce qui est durable du point de vue écologique et ce qui est durable économiquement, entre la poursuite de l’intérêt général et la poursuite du meilleur bilan financier - s’estompe de plus en plus», a affirmé Allison Herren Lee, lors d’une visioconférence organisée par le cercle de réflexion Center for American Progress.

Mme Lee, une démocrate nommée temporairement à la tête de la SEC par le président américain Joe Biden en janvier en attendant la confirmation de son candidat officiel, a insisté sur le fait que les investisseurs étaient devenus particulièrement exigeants sur des sujets comme la lutte contre le changement climatique, la diversité des effectifs ou encore l’indépendance des conseils d’administration.

«Ces revendications ne sont pas suffisamment prises en compte dans le cadre légal actuel sur la base du volontariat», a-t-elle regretté. «Sans un cadre obligatoire, toutes les entreprises ne font pas preuve de transparence.»

Parmi les initiatives visant à faire pression sur les compagnies récalcitrantes, la SEC a créé début mars un groupe de travail chargé de «détecter des comportements fautifs liés à la politique climatique et aux normes ESG», a rappelé Mme Lee.

Ces méfaits peuvent prendre la forme d’omissions ou d’informations trompeuses des entreprises dans les documents qu’elles transmettent au gendarme boursier, notamment au sujet des risques climatiques engendrés par leur activité.

Ayant pour missions de protéger les investisseurs, de préserver l’efficacité et la fluidité du marché et de faciliter la formation de capital, la SEC a multiplié ces derniers mois les annonces soulignant son engagement en faveur d’une finance responsable.

Cette ligne devrait être poursuivie par Garry Gensler, le candidat de la Maison Blanche pour prendre les rênes de cette agence fédérale et dont la nomination doit être approuvée par le Sénat.

Mais les deux commissaires républicains de la SEC, Hester Peirce et Elad Roisman, se sont récemment interrogés sur le «flux constant» de communiqués de presse ayant trait aux normes ESG, cherchant à savoir s’ils correspondaient à un changement des pratiques de la commission ou à une opération de communication.

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