Le dollar reste ferme, le marché voit la Fed de plus en plus agressive

AWP

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Vers 21h45, le billet vert prenait 0,25% par rapport à la monnaie unique, à 1,0582 dollar pour un euro.

Le dollar repartait à l’assaut face aux principales devises mardi, les cambistes écrivant chaque jour un scénario de politique monétaire américaine plus dur que la veille, effrayés par une activité économique imperturbable et une inflation qui s’éternise.

Vers 20H45 GMT, le billet vert prenait 0,25% par rapport à la monnaie unique, à 1,0582 dollar pour un euro. Le Dollar Index, qui compare la devise américaine à un panier de devises, était lui en hausse de 0,23%.

«Le marché reste perturbé par l’inflation, qui demeure obstinément élevée et par l’idée que la Fed (banque centrale américaine) va devoir monter ses taux plus haut que prévu», a commenté Joe Manimbo, de Convera.

Les opérateurs estiment à 41% la probabilité d’une série de quatre hausses de taux consécutives d’un quart de point chacune en autant de réunions de la Fed, en mars, mai, juin et juillet, un scénario que nul n’envisageait il y a encore un mois.

Une telle séquence porterait le taux directeur de la Fed à une fourchette comprise entre 5,50% et 5,75%, une première depuis plus de 22 ans.

Mais certains cambistes considèrent que les données macroéconomiques de janvier, dont la plupart sont ressorties supérieures aux attentes, pourraient avoir été un trompe-l’oeil du fait de variations saisonnières, selon Bipan Rai, de CIBC Capital Markets.

«On attend de voir des indicateurs supplémentaires pour trancher et éventuellement se faire à l’idée que les taux pourraient aller jusqu’à 6%», selon l’analyste, un chiffre qui n’est plus tabou aujourd’hui.

Mais la Banque centrale européenne (BCE) n’a pas dit son dernier mot et se prépare à relever d’un demi-point son taux directeur le mois prochain, a indiqué sa présidente, Christine Lagarde, il y a quelques jours.

Bipan Rai s’attend à une seconde hausse équivalente lors de la réunion suivante, début mai, qui mènerait le taux à 3,5%. Les opérateurs le voient même atteindre près de 4% en décembre.

Ils ont été encouragés en ce sens mardi par de nouveaux indices de prix en France (+6,2% sur un an) et en Espagne (6,1%) qui montrent une accélération de l’inflation entre janvier et février.

L’écart entre les taux allemands et les taux américains sur les emprunts d’Etat s’est réduit mardi, au plus bas depuis près d’un mois.

Pour Kit Juckes, de Société Générale, l’appréciation plus rapide des rendements européens par rapport à leur équivalent américain devrait finir par profiter à l’euro, que l’analyste voit grimper vers 1,10 dollar d’ici fin mars.

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