Le chômage en Suisse au plus bas depuis 20 ans en 2022

AWP

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Le taux de chômage en Suisse a reculé l’année dernière à 2,2% en moyenne annuelle, après 3,0% en 2021.

Le taux de chômage a nettement reculé en Suisse l’année dernière, grâce à la vigueur de l’économie helvétique et le manque persistant de main d’oeuvre qualifiée. La situation au niveau de l’emploi devrait rester à peu près inchangée en 2023.

Le taux de chômage a reculé à 2,2% en moyenne annuelle en 2022 par rapport à l’année précédente (3,0%). Il s’agit du niveau le plus bas enregistré depuis plus de 20 ans, rapporte lundi le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) dans son relevé mensuel.

Le taux de chômage était passé sous la barre des 2,0% il y a plus de 20 ans avec 1,7% enregistrés en 2001. Le chômage en Suisse se situe à son plus bas en comparaison à long terme, a expliqué devant les médias Boris Zürcher, chef de la Direction du travail au Seco.

Cet indicateur a reculé en rythme annuel, mais a progressé par rapport au mois précédent. Au seul mois de décembre, ce taux a ainsi atteint 2,1%, contre 2,0% en novembre. Fin décembre, 96’941 personnes étaient inscrites auprès d’un office régional de placement, soit 5614 de plus qu’en novembre.

Ajusté des effets saisonniers, l’indicateur a reculé à 1,9% pendant le mois sous revue et déroge ainsi aux prévisions du consensus de l’agence AWP, dont les estimations se situaient à 2,0%.

L’augmentation du chômage est moins marquée sur un mois dans la tranche des 15-24 ans (+1,6%, soit 140 personnes de plus) que dans celle des 50-64 ans (+4,2%, soit 1185 personnes de plus), détaillent les économistes fédéraux.

Selon les données du Seco, près de 167’904 personnes étaient à la recherche d’un emploi en Suisse en décembre, près de 3408 de plus qu’un mois plus tôt mais près de 41’772 de moins qu’à la même période en 2021.

Les réductions de l’horaire de travail (RHT) ont touché 1894 personnes, soit 369 de plus (+24,2%) que le mois précédent. Et le nombre d’entreprises ayant eu recours au chômage partiel a diminué de 3,3%, celui des heures de travail perdues a de son côté augmenté de 14,7%.

En outre, 1798 personnes ont épuisé leurs droits aux prestations de l’assurance-chômage courant octobre, selon les données provisoires fournies par les caisses de chômage.

Raréfaction croissante de la main d’oeuvre

Boris Zürcher a souligné que la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée «continuera de préoccuper la Suisse à l’avenir. Le ralentissement attendu de la conjoncture et une éventuelle augmentation de l’immigration ne désamorceraient que partiellement le problème».

L’année 2022 s’est caractérisée «par une raréfaction croissante de l’offre de main-d’oeuvre», explique le Seco.

La bonne situation sur le marché du travail se reflète aussi dans les comptes annuels de l’assurance-chômage, selon les représentants du Seco. Après une perte en 2021, ils s’attendent à un excédent de recettes de près de 2,3 milliards de francs en 2022 et un excédent d’environ 1,5 milliard en 2023. «L’assurance-chômage n’est pas endettée et est prête à affronter d’éventuelles crises», a assuré Oliver Schärli, responsable du marché du travail et de l’assurance-chômage au Seco.

«Si, par exemple, la Suisse devait connaître des pertes de travail importantes en raison d’une pénurie d’électricité, le recours à des instruments comme le chômage partiel serait envisageable,» selon le chef de la direction du travail. Il ne s’attend toutefois pas à un recours aussi important au chômage partiel que lors de la pandémie du COVID-19.

Les experts tablent sur un taux de sans-emplois relativement stable cette année, le centre conjoncturel KOF s’attendant dans ses prévisions de mi-décembre à un taux de 2,4%. Le Seco prévoit quant à lui un taux de 2,3% en 2023.

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