Le blé américain au plus bas depuis plus de 14 mois

AWP

1 minute de lecture

Les cours sont plombés par une prévision de récolte record en Australie, qui s’ajoute à une offre déjà dopée par la production russe.

Les cours du blé américain ont chuté mardi à leur plus bas niveau depuis plus de 14 mois. Ils étaient sapés par une prévision de récolte record en Australie, qui s’ajoute à une offre déjà dopée par la production russe.

Le blé tendre d’hiver SRW (soft red winter wheat), variété de référence américaine, pour livraison en décembre, est tombé à 7,1250 dollars le boisseau (environ 27 kg). Il a perdu près de la moitié de sa valeur (-46%) par rapport au pic historique de début mars, aux premiers jours de l’invasion russe en Ukraine. Depuis mi-octobre, la baisse atteint quasiment 25%.

Le contrat le plus échangé, celui avec échéance en mars 2023, a lui aussi plongé au plus bas depuis 14 mois. En Europe, le blé pour livraison en mars 2023, coté sur Euronext, est descendu sous 300 euros la tonne, à 299,75 euros, une première pour le contrat le plus échangé depuis début mars, aux premiers jours de la guerre en Ukraine.

«Le marché vend, du fait du manque de demande et de l’offre supplémentaire annoncée en Australie», a expliqué Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting. Le Bureau australien de l’Agriculture et des ressources économiques (Abares) a annoncé lundi prévoir une récolte dont le volume a surpris le marché, à 36,6 millions de tonnes, soit quelque deux millions de tonnes de plus que les dernières estimations du ministère américain de l’Agriculture (USDA).

L’essentiel des récoltes de blé en Australie se déroule en novembre et décembre. «Cela rappelle le moment où la Russie a relevé (son estimation de production) à 100 millions de tonnes», en octobre, selon Michael Zuzolo. «Les traders considèrent qu’on a une offre abondante et pas assez de demande pour l’absorber à court terme», a insisté l’analyste.

Pour Jason Roose, d’US Commodities, le rapport mensuel WASDE de l’USDA, attendu vendredi, pourrait montrer un ralentissement de la demande de blé, au diapason de la décélération de l’économie mondiale. Pour achever de déprimer le marché, le directeur du cabinet d’analyse russe Ikar, Dmitry Rylko, a indiqué mardi prévoir, pour 2023, une récolte de blé en Russe encore bien supérieure à celle de 2022, à 111 millions de tonnes.

A lire aussi...