Lafargeholcim voit sa rentabilité semestrielle reculer

AWP

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Le groupe saint-gallois a toutefois confirmé ses objectifs pour l’ensemble de l’année.

Le géant des matériaux de construction Lafargeholcim a vu ses recettes sur les six premiers mois avancer, mais le bénéfice net s'est inscrit en nette baisse, pénalisé par des coûts de restructuration.

Le groupe saint-gallois a toutefois confirmé vendredi ses objectifs pour l'ensemble de l'année et les investisseurs semblaient se réjouir des nouvelles du jour.

«Les enjeux opérationnels rencontrés dans certains marchés ont été traités et nous devrions augmenter nos marges en tirant parti de la courbe ascendante de la demande au second semestre 2018», a tenu à assurer le directeur général Jan Jenisch, cité dans le communiqué.

Le bénéfice net part du groupe, avant dépréciations d'actifs et cessions, a chuté de 43% sur un an à 371 millions de francs.

Poids de la réorganisation

Cet indicateur a été principalement affecté par des coûts de réorganisation liés au plan de simplification en cours, qui devra se traduira par des économies de 400 millions de francs par an à partir du deuxième trimestre 2019, souligne le conglomérat franco-helvético.

Lafargeholcim a notamment confirmé en mai le vaste remaniement de ses sièges et annoncé la fermeture de ses bureaux à Zurich et Paris. Les effectifs centraux seront amputés de 107 postes dans la cité de Zwingli et de 97 dans la capitale française. Les emplois restants seront transférés dans le canton d'Argovie à Holderbank, à Zoug ainsi qu'à Clamart en banlieue parisienne. Les bureaux de Miami et Singapour ont aussi été fermés.

La rentabilité opérationnelle ajustée notamment de ces coûts de restructuration a connu un recul bien moindre. Sur les six premiers mois de l'année, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) sous-jacent, indicateur très suivi par les analystes et investisseurs, a reculé de 1,4% à 2,48 milliards. Mais d'avril à juin, ce chiffre a gagné 1,5% à 1,78 milliard.

Le chiffre d'affaires semestriel quant à lui, il s'est inscrit à 13,27 milliards de francs, en hausse de 4,8% sur une base comparable. Au seul deuxième trimestre, la croissance a été de 6,2%. Toutes les régions, à l'exception de la zone Afrique, Moyen-Orient où la situation reste difficile, ont contribué à cette performance.

Les ventes et l'Ebitda ajusté sont supérieurs au consensus AWP. «Après un premier trimestre en demi-teinte, le deuxième a pu atteindre les attentes», relève la Banque cantonale de Zurich dans un commentaire boursier.

Confirmation des objectifs annuels

Pour l'ensemble de l'année, le cimentier franco-helvético ambitionne une croissances des recettes entre 3% et 5% et un Ebitda sous-jacent en progression d'au moins 5%. «Nous croyons que LafargeHolcim est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs annuels», estiment aussi les analystes de Bernstein.

L'accélération des marchés, des bases de comparaison plus faciles et la résolution des problèmes de production devraient aider la multinationale dirigée depuis Zurich. Selon la banque, les chiffres montrent que des progrès sont en train d'être réalisés dans les segments à faible performance et au niveau de la réduction des coûts.

Par ailleurs, la mise en oeuvre de la stratégie 2022 appelée «building for growth» est aussi en bonne voie dans l'ensemble des régions et segments, assure LafargeHolcim dans le communiqué. Les acquisitions ciblées effectuées en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis en 2018 devraient soutenir la croissance à l'avenir.

Le groupe pourrait en outre réaliser deux à trois autres petites acquisitions au deuxième semestre, a indiqué vendredi le directeur général Jan Jenisch lors d'une téléconférence.

Après un premier trimestre décevant, les investisseurs ont été satisfaits par la copie dévoilée. A la clôture de la Bourse suisse, le titre Lafargeholcim s'est enrobé de 2,6% à 50,08 francs, terminant en tête de l'indice vedette SMI (+0,37%).

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