LafargeHolcim ferme ses sièges zurichois et parisien

AWP

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Le directeur général Jan Jenisch reconnaît une «douloureuse mais nécessaire étape de simplification».

Lafargeholcim a confirmé vendredi le vaste remaniement de ses sièges et annoncé la fermeture de ses bureaux à Zurich et Paris. Les effectifs centraux du mastodonte des matériaux de construction seront amputés de 107 postes dans la cité de Zwingli et de 97 dans la capitale française. Les emplois restants seront transférés dans le canton d’Argovie à Holderbank, à Zoug ainsi qu’à Clamart en banlieue parisienne.

Le directeur général de Lafargeholcim, Jan Jenisch, cité dans le communiqué, reconnaît une «douloureuse mais nécessaire étape de simplification», destinée à créer un groupe «plus léger, plus rapide et plus compétitif».

La multinationale assure dans la foulée avoir finalisé la fermeture des bureaux régionaux à Singapour et Miami.

Sans dévoiler de nouveaux objectifs de réduction de coûts, l’entreprise s’estime en bonne voie pour concrétiser son objectif d’économies sur les frais généraux de 400 millions de francs d’ici au premier trimestre de l’année prochaine.

Initialement présenté comme une fusion entre égaux, le rapprochement entre le suisse Holcim et le français Lafarge a dès sa conception en 2015 tourné à l’avantage du premier, en terme d’apports comme de représentation au sein des instances dirigeantes de l’entité unifiée.

Un poste pas trop loin de l’ancien

Le siège du groupe demeure ainsi en Suisse, a précisé à awp un porte-parole de Lafargeholcim. Le siège juridique du géant des matériaux de construction se trouve ainsi à Jona dans le canton de Saint-Gall, tandis que le nouveau patron travaillera depuis Zoug, à proximité de son ancien employeur Sika.

Selon le porte-parole, les locaux à Zurich étaient trop vastes et ne correspondaient plus aux besoins de la société. A Clamart, au sud-ouest de Paris, se trouvera le siège de l’unité Lafarge France. Les déménagements doivent être achevés d’ici la fin de l’année.

L’ancienne direction de Lafarge se trouve depuis le début de l’an dernier au coeur d’une enquête pour financement du terrorisme en Syrie. Sept cadres et dirigeants du cimentier français et de sa branche syrienne ont déjà été mis en examen - dont l’ex-président directeur général Bruno Lafont, un temps pressenti pour prendre les rênes de ce qui allait devenir Lafargeholcim.

Lafarge est suspecté d’avoir indirectement versé entre 2011 et 2015 plus de 12 millions d’euros sous forme de taxes pour assurer le passage des employés, notamment à des factions armées en Syrie afin de continuer à faire tourner sa cimenterie malgré la guerre, mettant en péril la sécurité de ses employés syriens. Ces derniers étaient restés seuls au départ de la direction de l’usine, à l’été 2012.

L’action Lafargeholcim a réagi négativement à ces annonces. Après avoir évolué en hausse en première partie de séance, le titre a cédé ses gains à partir de la mi-journée. A la clôture de la place zurichoise, la nominative s’est figée en baisse de 0,3% à 52,14 francs, dans un SMI en repli de 0,14%.

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