La SGKB table sur un relèvement des taux par la BNS en 2019

AWP

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Le CIO de la Banque cantonale de Saint-Gall Thomas Stucki estime qu’elle le fera même si la BCE ne s’aventure pas sur ce terrain.

La Banque nationale Suisse (BNS) devrait relever ses taux en 2019, pour la première fois depuis dix ans. Elle le fera, même si la Banque centrale européenne (BCE) ne s’aventure pas sur ce terrain, estime Thomas Stucki, directeur des investissements de la Banque cantonale de Saint-Gall.

M. Stucki s’attend à un relèvement général des taux l’année prochaine. La banque centrale américaine (Fed) devrait ainsi relever chaque trimestre ses taux, tandis que son homologue européenne devrait procéder à un premier relèvement en septembre, a souligné mercredi le spécialiste devant les médias.

Si la BCE franchit ce cap, cela sera plus facile pour la BNS de se montrer moins expansive. Toutefois, M. Stucki est convaincu que la BNS relèvera ses taux quoiqu’il arrive, indépendamment de la BCE. L’évolution des taux aux Etats-Unis ainsi que celle du dollar prêchent en effet en faveur d’une telle décision. Cela aidera la BNS a garder le franc stable et à compenser la faiblesse de l’euro. En outre, seuls des taux plus élevés permettront à la BNS de freiner le marché immobilier, estime le spécialiste.

Selon lui, un tournant est atteint au niveau conjoncturel. «Si la conjoncture mondiale a connu un essor en 2018, la dynamique de croissance devrait ralentir en 2019», a souligné M. Stucki. Ainsi, les Etats-Unis devraient inscrire un PIB en hausse de 2,2% l’année prochaine, contre 2,9% cette année. En Suisse, la croissance pourrait même s’affaisser à 1,5% en 2019, contre 3,0% en 2018, assure M. Stucki.

Dans ce contexte, les entreprises ne seront pas en mesure de reproduire leurs bons résultats de 2018 l’année prochaine. Selon M. Stucki, les marges vont diminuer, les coûts de production et les salaires allant croissants. Les marchés actions devraient ainsi manquer d’impulsion, ce qui les empêchera d’atteindre de nouveaux plus hauts de manière durable, a expliqué le spécialiste. En conséquence, il table sur un repli des cours, mais pas sur une chute brutale comme en 2001 ou en 2008.

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