La livre continuait de monter mardi après les remarques du gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE) en fin de semaine dernière, dont le ton prudent a diminué les paris sur une baisse de taux à la rentrée.
Vers 11h50, la devise britannique gonflait de 0,36% face au billet vert, à 1,3236 dollar, après avoir touché un nouveau plus haut niveau depuis mars 2022, à 1,3247 dollar. La livre progressait également de 0,28% par rapport à l’euro, à 84,39 pence pour un euro.
L’inflation affaiblie au Royaume-Uni, «associée à la prudence attendue de la BoE, suggérée à nouveau» par le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, vendredi dernier, rendent le taux directeur de la BoE particulièrement «attractif» pour les investisseurs, résume Derek Halpenny, de MUFG, ce qui agit comme «un soutien à la livre sterling».
Lors de la réunion annuelle des banquiers centraux de Jackson Hole (Wyoming), M. Bailey a en effet assuré qu’»il est trop tôt pour crier victoire» dans la bataille contre l’inflation, qui n’est d’après lui pas encore revenue à l’objectif de l’institution de 2% de façon durable. Il a noté cependant une persistance de l’inflation moins importante que prévue dans le pays; en juillet, celle-ci s’est élevée à 2,2% sur un an, après deux mois consécutifs à 2%.
Les prix en magasins au Royaume-Uni ont en outre diminué en août de 0,3% sur un an, la première baisse en près de trois ans, selon des chiffres de la fédération des détaillants britanniques British Retail Consortium (BRC) publiés mardi. La BoE, qui a entamé un cycle de baisse des taux en août, «reste sur la bonne voie pour une nouvelle baisse lors de la réunion de novembre», estime M. Halpenny, tandis qu’»une baisse en septembre est très peu probable».
Aux Etats-Unis, l’indice de confiance des consommateurs américains en août qui sera publié plus tard dans la journée mardi ne devrait pas faire évoluer drastiquement les attentes du marché d’un assouplissement monétaire en septembre. Les commentaires du président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, vendredi ont en effet «ajouté une pression baissière supplémentaire sur le dollar», car allant dans le sens d’»une réduction des taux en septembre à la suite d’un ralentissement des données économiques américaines», selon Daniela Sabin Hathorn, de Capital.com.
La devise américaine s’inclinait ainsi face à l’euro, qui grappillait 0,08% à 1,1170 dollar, ayant atteint la veille un plus haut depuis juillet 2023 face au billet vert, à 1,1202 dollar.