Le dollar reflue fortement vendredi après que le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) a ouvert la porte à une baisse des taux lors de la prochaine réunion de septembre, là où la Banque d’Angleterre demeure prudente.
Vers 15H40 GMT (17H40 HEC), le billet vert tombait face à la livre, qui gagnait 0,91% à 1,3211 dollar, peu après avoir touché 1,3230, un nouveau plus haut face au dollar depuis mars 2022.
La devise américaine reculait également face à l’euro, qui montait de 0,68% à 1,1189 dollar.
«Le temps est venu pour un ajustement de politique» monétaire, a déclaré Jerome Powell lors de son traditionnel discours du symposium de Jackson Hole (Wyoming), «la direction est claire».
Le président de la banque centrale américaine assure que sa «confiance a augmenté quant au fait que l’inflation est sur la voie d’un retour durable à 2%», la cible fixée par le mandat de la Fed.
L’importante révision à la baisse mercredi des créations d’emplois sur l’année fiscale écoulée --la plus importante révision réalisée depuis 2009-- a montré que le marché de l’emploi était bien en phase de ralentissement avancée.
«Les chances d’une baisse des taux de 50 points de base» lors de la prochaine réunion de l’institution, les 17 et 18 septembre, «ont augmenté après la publication du discours de Powell», résume Jason Schenker, de Prestige Economics.
«Il est trop tôt pour crier victoire» dans la bataille contre l’inflation, a de son côté déclaré le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE), Andrew Bailey, selon le texte de son discours qu’il doit prononcer également lors de la réunion annuelle des banquiers centraux de Jackson Hole.
S’il constate qu’au Royaume-Uni, les données suggèrent «un niveau de persistance de l’inflation inférieur à celui auquel nous nous attendions il y a un an», le banquier central a réitéré la nécessité d’une politique monétaire «restrictive pour suffisamment longtemps», jusqu’à la dissipation des pressions inflationnistes.
La BoE a entamé en août un cycle de baisse des taux mais «le parcours se fera à un rythme régulier», a-t-il assuré, laissant entendre que d’éventuelles baisses de taux supplémentaires ne seront pas précipitées.
Au Royaume-Uni, l’inflation en juillet, à 2,2% sur un an, reste aux alentours de la cible de la BoE, fixée à 2%.
Cette prise de parole a encore contribué à doper la livre, qui a atteint des niveaux inédits depuis plus de deux ans. Des taux plus élevés pour une période prolongée rendent en effet la devise britannique plus attractive aux yeux des investisseurs.