La Fed réitère son scepticisme face aux monnaies numériques

AWP

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L’engouement pour les monnaies numériques pourrait être un effet de mode malheureux, selon le vice-président Randal Quarles.

L’engouement actuel pour tout ce qui relève du secteur numérique, y compris les appels aux banques centrales pour créer des monnaies numériques, pourrait s’avérer être un malheureux effet de mode, a estimé lundi un haut responsable de la Réserve fédérale.

La course à la création de monnaies numériques par les banques centrales (CBDCs en anglais pour «central bank digital currencies») pourrait poser de sérieux risques et ne résoudra aucun des problèmes du système financier existant, a souligné le vice-président de la Fed, Randal Quarles.

Il a redit son scepticisme quant à la nécessité d’une monnaie numérique américaine dans un discours où il a critiqué ce qu’il considère être un excès d’enthousiasme.

«L’enthousiasme séculaire de l’Amérique pour la nouveauté» a été principalement bénéfique, dit-il. Mais «lorsque celui-ci est associé à une autre tendance tout aussi américaine (...) à savoir la peur de passer à côté d’un phénomène, il peut empêcher le sens critique».

Et si adopter la mode des «baggy», ces pantalons ultra amples à la mode dans les années 1980, avait pu être «simplement déroutant ou embarrassant», s’agissant d’une monnaie, cela pourrait être plus grave, selon lui.

«Avant de nous laisser emporter par la nouveauté, il faut soumettre les promesses d’une CBDC à une analyse critique minutieuse», a-t-il ajouté.

M. Quarles a déclaré que cela ne préjugerait pas des processus récemment lancés par la Fed pour examiner les perspectives d’une monnaie numérique officielle. Mais, la barre à franchir est haute compte tenu des coûts potentiels et des risques de sécurité.

«Une CBDC de la Réserve fédérale pourrait présenter une cible attractive pour les cyberattaques et autres menaces à la sécurité», ou être utilisée pour le blanchiment d’argent, a-t-il énuméré.

Le principal attrait du bitcoin et des autres crypto-monnaies «est sa nouveauté et son anonymat», a relevé M. Quarles.

«L’or brillera toujours, mais la nouveauté, par définition, s’estompe. Le bitcoin et ses semblables resteront donc presque certainement un investissement risqué et spéculatif plutôt qu’un moyen de paiement révolutionnaire», estime-t-il.

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