La Fed entame sa réunion, face au dilemme entre inflation et crise bancaire

AWP

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«Le FMOC va s’atteler à une tâche difficile cette semaine, les données économiques poussant vers une certaine orientation alors que les conditions sur les marchés financiers tendent vers l’opposé», résume Ryan Sweet d’Oxford Economics.

La banque centrale américaine (Fed) a entamé mardi sa réunion en pleine zone de turbulences du secteur bancaire et va devoir arbitrer entre une hausse des taux pour lutter contre l’inflation et une pause face aux craintes de crise financière.

La réunion du comité de politique monétaire (FOMC) «a débuté à 10H00 (14H00 GMT) comme prévu», a indiqué à l’AFP un porte-parole de la banque centrale.

Les responsables de la puissante Réserve fédérale avaient averti, il y a deux semaines, que les taux, qui sont actuellement compris entre 4,50 et 4,75%, pourraient grimper plus que prévu face à une inflation qui reste trop élevée.

Mais depuis, le secteur bancaire a été plongé dans la crise par la chute de la Silicon Valley Bank (SVB).

«Le FMOC va s’atteler à une tâche difficile cette semaine, les données économiques poussant vers une certaine orientation alors que les conditions sur les marchés financiers tendent vers l’opposé», résume Ryan Sweet, chef économiste pour Oxford Economics.

Trois options s’offrent à la Fed: une forte hausse des taux, d’un demi-point de pourcentage, une hausse plus modérée d’un quart de point - comme lors de la précédente réunion - ou une pause.

Les marchés anticipent majoritairement une hausse d’un quart de point, soit 25 points de base.

La décision sera annoncée dans un communiqué mercredi et sera suivie d’une conférence de presse du président de l’institution, Jerome Powell.

Et ses propos sont décortiqués par les observateurs.

«La Fed devra souligner que son double mandat est d’atteindre le plein emploi et la stabilité des prix, ce dernier étant loin d’être atteint», mais devront aussi «mettre en évidence les outils disponibles pour aider à réduire les tensions dans le système bancaire», souligne encore Ryan Sweet.

Car la Fed a prêté des centaines de milliards de dollars aux banques américaines depuis une semaine, faisant repartir à la hausse un bilan qu’elle s’efforçait pourtant de réduire depuis un an et demi, dans le but de juguler l’inflation.

Et, comme tous les trois mois environ (une réunion sur deux), la Fed mettra à jours ses prévisions économiques en matière de croissance du PIB, d’inflation, et de chômage. Les responsables de l’institution diront également jusqu’où ils anticipent de devoir relever les taux et quand il sera opportun de commencer à les abaisser.

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