La Fed craint les tensions commerciales et un no-deal Brexit

AWP

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Les perspectives de l’économie américaine mais aussi la stabilité financière mondiale risqueraient d’être affectées.

La Banque centrale américaine (Fed) a averti vendredi qu’une «intensification des tensions commerciales» et un Brexit sans accord constituaient des risques pour les perspectives de l’économie américaine mais aussi pour la stabilité financière mondiale.

Dans un rapport de politique monétaire, la Fed estime que «les risques potentiels concernant la stabilité financière internationale incluent un ralentissement de la croissance mondiale, les incertitudes politiques et une intensification des tensions commerciales».

Evoquant la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, la Banque centrale estime que «sans un accord de retrait il n’y aura pas de période de transition pour les interactions commerciales et financières entre le Royaume Uni et l’UE». «Malgré les préparations pour un Brexit sans accord, un large éventail d’activités financières et économiques pourraient être perturbées», s’inquiète la Fed.

Ce rapport de politique monétaire est publié en accompagnement du témoignage semi-annuel du président de la Fed Jerome Powell prévu mardi et mercredi devant des commissions du Sénat et de la Chambre.

Les tensions commerciales, notamment entre la Chine et les Etats-Unis, sont citées plus de 20 fois dans ce rapport d’une soixantaine de pages.

Elles sont, avec le ralentissement de l’économie mondiale, une source d’inquiétude pour les investisseurs, ce qui a freiné les perspectives de rehaussement des taux d’intérêts dans les prochaines années, explique la Fed. Elle a d’ailleurs décidé lors de son dernier Comité monétaire fin décembre de faire une pause dans ses hausses de taux, «malgré un plus grand dynamisme du marché de l’emploi et l’expansion continue de l’économie américaine».

Poids des tensions commerciales sur la Chine

«Les tensions commerciales avec les Etats-Unis ont pesé sur le prix des actifs en Chine et dans d’autres économies asiatiques» et ont aussi contribué à une «légère» dépréciation du renminbi (ou yuan) chinois face au dollar tout en «augmentant les inquiétudes sur la croissance en Chine», dit encore la Fed.

Des négociations cruciales sur ce plan se tiennent à Washington vendredi entre les ministres américains et chinois. Le président Donald Trump doit même recevoir le négociateur en chef chinois Liu He à la Maison Blanche.

Sur l’économie américaine, la Réserve fédérale continue de prévoir «une expansion économique soutenue, un marché du travail solide et une inflation proche de l’objectif des 2%».

Mais elle rappelle la décision de son dernier Comité monétaire (FOMC) fin janvier: «vu les développements économiques et financiers dans le monde et le peu de tensions inflationnistes» notamment à cause des bas prix du pétrole, «le Comité a signalé qu’il serait patient» sur les taux d’intérêt. Ceux-ci ont été relevés quatre fois l’année dernière et se situent entre 2,25% et 2,50%.

La Fed redit aussi qu’elle est prête à ajuster son projet de «normalisation de son bilan».

Elle fait référence au fait qu’elle pourrait cesser cette année la réduction de cet énorme volume d’actifs qu’elle détient en réserves. Elle a déjà diminué la détention de bons du Trésor et d’obligations appuyées sur des crédits hypothécaires à près de 4.000 milliards de dollars au lieu de 4.500 en 2017 et pourrait stopper cette année ses désinvestissements, ce qui avait rendu les marchés nerveux.

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