La croissance US confirme sa solidité au troisième trimestre

AWP

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Le PIB américain a progressé de 2,1% cet été notamment grâce à une bonne surprise du côté des investissements des entreprises.

La croissance de l’économie américaine a été confirmée à 2,1% au troisième trimestre, un rythme plutôt soutenu grâce à la consommation des ménages mais elle ne suffira pas pour atteindre l’objectif des 3% visés par Donald Trump.

Le président républicain avait estimé que l’expansion des Etats-Unis pourrait durablement se hisser à 3% voire plus.

A 2,1%, le rythme de croissance est certes plus rapide qu’au deuxième trimestre (+2%) mais moins qu’au premier trimestre (+3,1%).

La consommation, locomotive traditionnelle de la croissance puisqu’elle représente 70% du Produit intérieur brut (PIB) américain, a finalement avancé bien plus vite (+3,2% contre 2,9% estimé précédemment), avec une forte hausse (+8,1%) des dépenses dans les biens durables, comme les équipements électroménagers.

«C’est une évolution encourageante», a commenté Gregory Daco, chef économiste chez Oxford Economics, notant que les dépenses de services ont été plus fortes.

De plus, la dégradation des investissements des entreprises s’est avérée moins importante qu’annoncé précédemment (-2,3% contre -2,7% estimé auparavant).

Les entreprises ont toutefois tardé à prendre des décisions en matière d’investissements en raison des frictions commerciales avec la Chine en particulier au mois de septembre quand l’administration Trump a imposé de nouveaux droits de douane punitifs sur les biens chinois.

Du coup, le secteur des entreprises «reste déprimé», résume Gregory Daco.

Il souligne que les données du troisième trimestre illustrent le ralentissement qui est en train de s’opérer dans l’économie américaine.

«C’est le rythme de croissance le plus lent depuis début 2017, la dynamique s’est indéniablement ralentie à l’approche de la fin de l’année», observe-t-il.

La première estimation du dernier trimestre sera publiée le 30 janvier.

Pour l’heure, l’économie des Etats-Unis est dans sa 11e année de croissance. Elle affiche en outre une expansion bien supérieure à celle des autres pays industrialisés.

De plus, le marché du travail a encore surpris les économistes par sa vitalité en novembre, avec la création de 266.000 emplois et un taux de chômage à nouveau au plus bas depuis un demi-siècle, à 3,5%.

Ombre de Boeing

Ces éléments ont conduit la Banque centrale américaine (Fed) à maintenir la semaine dernière ses taux d’intérêt et ses projections de croissance: +2,2% cette année, 2% en 2020, 1,9% en 2021.

«Notre perspective économique demeure favorable malgré les développements et les risques toujours présents», avait commenté le président de la Fed, Jerome Powell, en référence notamment aux tensions commerciales ainsi qu’au ralentissement en Chine et en Europe.

Depuis, les risques se sont réduits puisque Pékin et Washington ont annoncé une trêve dans leur guerre commerciale en dévoilant un accord commercial qui doit être signé début janvier.

En outre, la Chambre des représentants, à majorité démocrate, a donné son aval jeudi à la ratification de l’accord de libre-échange Etats-Unis, Mexique, Canada (AEUMC) mettant fin à un an d’incertitude.

Sur le front domestique, le département du Travail a publié vendredi les dépenses et revenus des ménages pour novembre qui sont en nette hausse par rapport à octobre.

«Un bon début de saison des Fêtes», a résumé Gregory Daco. «La forte croissance de l’emploi, la progression régulière des salaires, la hausse des cours des actions et les abondantes économies ont soutenu les dépenses des consommateurs en novembre», a-t-il souligné.

Autre signal positif en cette fin d’année, la confiance des consommateurs aux Etats-Unis s’est améliorée en décembre grâce aux ménages les plus aisés, selon l’enquête bimensuelle de l’enquête de l’Université du Michigan qui fait aussi apparaître que les consommateurs sont indifférents à la procédure de destitution du président Donald Trump.

Quelques nuages assombrissent néanmoins le paysage économique.

Cette semaine, le constructeur aéronautique Boeing, un poids lourd de l’économie américaine, a annoncé l’arrêt, pour une durée indéterminée de la production de son avion vedette le 737 MAX, prenant acte que les autorités tardaient à lever l’interdiction de vol.

L’avionneur manque aussi de place pour continuer à stocker les avions fabriqués. Quelque 400 exemplaires sont en effet déjà stationnés sur les terrains autour de l’usine de Renton, dans l’Etat de Washington.

La flotte mondiale du MAX est clouée au sol depuis mi-mars après deux accidents ayant fait 346 morts au total.

Or si environ 25% de la production de Boeing est destinée au marché américain, environ 75% est destinée à l’export.

Aussi les économistes estiment-ils que l’arrêt de la production du MAX pourrait coûter 0,5% de la croissance américaine au premier trimestre 2020.

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