La BoE maintient son taux mais ouvre la porte à une baisse

AWP

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Pour la première fois depuis plus d’un an, des membres du comité de politique monétaire se sont écartés de l’avis majoritaire.

La Banque d’Angleterre a annoncé jeudi avoir maintenu son taux d’intérêt à 0,75% mais est prête à le baisser pour soutenir l’activité si les incertitudes du Brexit et le ralentissement économique mondial continuent de peser sur la conjoncture.

Le maintien des taux n’a pas été décidé à l’unanimité, note la BoE dans les conclusions de sa réunion de politique monétaire.

Deux membres sur les neuf du comité de politique monétaire se sont écartés de l’avis majoritaire en se prononçant pour une baisse immédiate de 0,25 point de pourcentage du taux directeur de l’institution. C’est la première fois depuis mai 2018 que des avis sur la décision à adopter divergent au sein du Comité.

Le contexte économique reste défavorable pour l’économie britannique qui ne cesse de ralentir sous l’effet des incertitudes du Brexit qui brident l’investissement des entreprises, comme le rappelle la BoE.

Le brouillard du Brexit, qui devait avoir lieu le 31 octobre mais a été repoussé fin janvier 2020, n’est pas le seul frein à l’activité, compte tenu du ralentissement économique mondial notamment lié à la guerre commerciale sino-américaine.

Ces vents contraires ont poussé la BoE à évoquer une possible baisse des taux future «si la croissance mondiale échoue à se stabiliser ou si les incertitudes du Brexit perdurent».

Les responsables monétaires n’ont cependant pas renoncé à la possibilité de remonter les taux progressivement et de manière limitée, si la situation économique ne se dégrade pas et évolue conformément à leurs attentes, dans l’objectif de ramener l’inflation à sa cible de 2%.

Croissance ralentie

Concernant les prévisions, le ton adopté dans le compte-rendu est en outre apparu plus confus, alors que la Banque d’Angleterre a modifié le format de son rapport trimestriel sur l’inflation, dorénavant appelé rapport sur la politique monétaire.

Si les membres du MPC ont pointé que, depuis la précédente réunion, «l’activité mondiale a été une nouvelle fois moins bonne qu’attendu», ils ont néanmoins jugés que la croissance au Royaume-Uni devrait se reprendre en 2020, soutenue par une politique d’allégement fiscal et par un rebond modeste de la croissance mondiale.

La BoE a légèrement relevé sa prévision de croissance pour 2019 à 1,4% mais abaissé celle pour 2020, à 1,2%. Elle prévoyait auparavant 1,3% pour ces deux années.

Elle s’attend à ce que l’activité reste morose à court terme, mais prévoit 0,4% de croissance au troisième trimestre, ce qui permettrait au pays d’échapper à la récession après un recul du produit intérieur brut au deuxième trimestre. Elle prévoit une croissance limitée de 0,2% au dernier trimestre de l’année.

L’institution a souligné que les craintes d’un Brexit désordonné «ont notablement chuté» suite à l’accord conclu entre le Premier ministre britannique Boris Johnson et l’Union européenne, et a précisé que son scénario était celui d’»une transition ordonnée avec un accord de libre-échange étendu».

Le gouverneur Mark Carney avait d’ailleurs déjà déclaré que cet accord était «positif» pour l’activité britannique.

Ce scénario d’un Brexit doux reste hypothétique alors que des élections législatives anticipées sont prévues le 12 décembre et pourraient rendre caduc l’accord négocié en octobre en cas de victoire des travaillistes.

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