La BNS prête à resserrer sa politique monétaire si l’inflation s’installe

AWP

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Si l’inflation ne redescend pas à moyen terme dans la fourchette cible de 0% à 2%, «nous n’hésiterons pas à resserrer notre politique monétaire», déclare la membre du directoire Andréa Maechler au magazine Bilan.

La Banque nationale suisse (BNS) se tient prête à relever ses taux si l’inflation ne redescend pas à moyen terme dans la fourchette cible de 0% à 2%: «Nous n’hésiterons pas à resserrer notre politique monétaire», a indiqué Andréa Maechler, membre du directoire de l’institut d’émission dans une interview au magazine Bilan.

L’inflation a atteint 2,5% en Suisse en avril. «Aujourd’hui, ce qui est déterminant, c’est de comprendre la dynamique de l’inflation plutôt que son niveau. Actuellement, les pressions viennent largement de deux facteurs que nous estimons toujours transitoires: la hausse des cours des matières premières, de l’énergie et de certains biens alimentaires, ainsi que des délais de livraisons liés aux goulets d’étranglement mondiaux au niveau de la production et du transport», a précisé Mme Maechler dans l’article publié lundi. La BNS s’attend ainsi à ce que les pressions se normalisent au cours des prochains trimestres.

En effet, contrairement aux Etats-Unis, où l’inflation est portée par les services et la croissance des salaires, elle ne repose pas en Suisse sur une assise aussi large. La BNS ne s’attend ainsi pas à «une hausse généralisée et importante des salaires qui pourrait s’ajouter aux actuels facteurs inflationnistes», explique Mme Maechler. Les risques demeurent néanmoins «importants».

Pour juguler une inflation importante, la Réserve fédérale (Fed) a commencé à relever ses taux aux Etats-Unis et prévoit plusieurs hausses au cours des mois à venir, tandis que la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé sa sortie prochaine des taux négatifs, d’ici la fin du troisième trimestre.

«L’inflation reste bien moins forte en Suisse qu’à l’étranger en raison, entre autres, de la force du franc», a relativisé Mme Maechler. Mais si elle venait à s’installer, la BNS n’hésiterait pas à resserrer sa politique monétaire. La sortie des taux négatifs reste donc en ligne de mire. «Dès que nous serons en mesure de lever le taux d’intérêt négatif, nous le ferons. Nous ne savons toutefois pas encore quand nous serons en mesure de le faire».

Appréciation du franc tolérable

Alors que la BNS est régulièrement intervenue ces dernières années pour freiner l’appréciation du franc sur le marché des changes, et empêcher une potentielle déflation dans l’économie helvétique, le renchérissement actuel est bien différent. «Avec une inflation en Suisse plus faible qu’à l’étranger, l’économie helvétique peut tolérer une appréciation du franc en termes nominaux sans trop en ressentir les effets économiques car, en termes réels, la valeur du franc reste stable», a-t-elle expliqué.

Sur le volet du marché immobilier, la hausse des taux devrait permettre de freiner la progression des prix. «Une hausse marquée et rapide des taux pourrait cependant déclencher une correction des prix immobiliers. L’important est que les banques soient capables d’absorber une telle correction», a estimé Mme Maechler.

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