La BNS continue de scruter avec attention l’inflation

AWP

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«Ce qui compte, c’est qu’à moyen et à long terme, la politique monétaire permette d’assurer la stabilité des prix», déclare le président Thomas Jordan.

Le président de la Banque nationale suisse (BNS) juge que l’inflation actuelle est certainement, au moins en partie, temporaire. Toutefois, toutes les banques centrales doivent faire attention à ce qu’elle ne devienne pas permanente, a-t-il indiqué dans un entretien avec la radio et télévision suisse alémanique (SRF).

La BNS maintient sa prévision d’inflation pour l’année en cours qui est actuellement grosso modo valable, selon M. Jordan.

En décembre dernier, la BNS a indiqué prévoir, en 2022, un taux d’inflation de 1,0%. A la fin de l’année dernière, le renchérissement était monté à 1,5%. Dans l’ensemble, la BNS pense que l’inflation a désormais atteint un pic, selon M. Jordan. Elle devrait dont refluer petit à petit.

Par ailleurs, la BNS ne voit actuellement aucun signe de spirale des salaires. Les risques sont plus grands dans d’autres pays, selon M. Jordan. Il se pourrait aussi que les prix du pétrole continuent d’augmenter en Suisse et que l’inflation monte un peu plus à court terme, a-t-il admis.

Les différents niveaux d’inflation entre la Suisse et l’étranger se reflètent aussi dans les cours de change. La valorisation du franc est passée, par rapport à l’euro, de 1,10 à 1,04 franc ces deux dernières années. Cela correspond plus ou moins au différentiel d’inflation, selon M. Jordan. Réellement considéré, ce qui est déterminant pour l’économie, le franc est resté très, très stable, a-t-il ajouté.

Normalisation de la Fed bon signe

La normalisation de la politique monétaire américaine, avec plusieurs hausses des taux attendues en 2022, est «bon signe». «Cela signifie que partout dans le monde, les taux vont remonter et il s’agit fondamentalement d’une nouvelle positive pour nous», a estimé M. Jordan.

Certaines voix critiques s’élèvent, jugeant que les banques centrales sous-estiment l’inflation, dans la mesure où les prix de l’énergie ou des loyers peuvent rapidement augmenter. «À court terme, on a toujours une grande volatilité pour l’inflation. La politique monétaire peut assez peu influer là-dessus. Mais ce qui compte, c’est qu’à moyen et à long terme, la politique monétaire permette d’assurer la stabilité des prix», a répondu M. Jordan.

Par ailleurs, la BNS a réactivé le volant anticyclique de fonds propres, qui avait été suspendu il y a deux ans en conséquence de la pandémie. Cette mesure renforce la résistance du secteur bancaire lorsque des déséquilibres entraînent des corrections sur les marchés hypothécaire et immobilier.

Les banques devront ainsi, à partir du 30 septembre 2022, augmenter leurs fonds propres de manière à assurer la couverture de leurs créances hypothécaires pour une part de 2,5%, soit le maximum possible prévu par la loi. Cela est valable pour toutes les hypothèques ouvertes chez elles. «Actuellement, cela est suffisant. Mais évidemment, nous observons avec attention l’évolution de la situation», a souligné M. Jordan.

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